« Natasha Bertrand doit être VIRÉE de CNN ! Je l’ai regardée pendant trois jours faire de la Fake News. Elle doit être IMMÉDIATEMENT sanctionnée, puis jetée dehors…. », a écrit Donald Trump sur Truth Social. Washington qui prétend défendre la liberté dans le monde ne cesse de museler toute voix qui ne sert pas l’intérêt d’Israël.
Le reportage incriminé affirmait que, selon les services de renseignement américains, les frappes aériennes menées le week-end dernier contre trois sites nucléaires iraniens n’avaient pas détruit les structures fondamentales du programme nucléaire iranien, ne le retardant probablement que de quelques mois.
D. Trump a accusé la journaliste de « chercher à nuire à nos pilotes patriotes en les faisant passer pour incompétents ». A ses yeux, « elle ne devrait pas être autorisée à travailler pour la Fake News CNN. Ce sont des gens comme elle qui ont détruit la réputation d’une chaîne autrefois prestigieuse. Son parti pris était tellement évident, et en plus, elle n’a pas les qualités requises pour être une correspondante à l’écran, pas même de près. VIREZ NATASHA ! », a-t-il ajouté.
En marge du sommet de l’OTAN à La Haye, plus tôt mercredi, D. Trump a réitéré son allégation selon laquelle les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan avaient été « totalement détruits » lors des frappes. Or côté iranien, le gouvernement a affirmé avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire.
Un conseiller de l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution islamique, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi. Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a lui aussi rejeté l’idée d’«éliminer » le programme nucléaire du pays, affirmant qu’il « repose sur le savoir-faire autochtone et ne peut être éliminé par des bombardements ».
Entre-temps, CNN a défendu N. Bertrand après les attaques de D. Trump sur les réseaux sociaux. « Nous soutenons à 100 % le travail journalistique de Natasha Bertrand, ainsi que celui de ses collègues, et en particulier leur reportage sur l’évaluation initiale des frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes », a déclaré la chaîne.
De son côté, Pete Hegseth, chef du Pentagone, a indiqué que le FBI avait ouvert une enquête pour déterminer comment une évaluation préliminaire des frappes militaires américaines en Iran avait été rendue publique. « Nous menons actuellement une enquête pour fuite avec le FBI, car ces informations sont destinées à un usage interne », a-t-il lancé aux journalistes à La Haye.