Dans cette missive de deux pages, le démocrate de 81 ans écrit que « la question de savoir comment aller de l’avant est effectivement posée depuis plus d’une semaine maintenant » – quand il a complètement raté son débat, le 27 juin, face à son rival républicain, Donald Trump. Mais, selon lui, « il est temps d’y mettre un terme ». « En dépit des spéculations dans la presse et ailleurs, je suis fermement décidé à rester en course », affirme le président américain. 

« Nous avons quarante-deux jours avant la convention démocrate et cent dix-neuf jours avant l’élection », souligne-t-il. « Tout affaiblissement de la détermination [du camp démocrate] ou tout manque de clarté quant à la tâche qui nous attend ne fait qu’aider Trump et nous nuire. Il est temps de se rassembler, d’aller de l’avant en tant que parti unifié », clame-t-il. 

Quelques heures après cette contre-offensive du président démocrate, le New York Times a publié un article révélant qu’un spécialiste de la maladie de Parkinson s’était rendu à la Maison blanche à huit reprises en huit mois entre l’été 2023 et le printemps 2024 et avait rencontré le médecin de J. Biden à l’une de ces occasions. L’information a provoqué une réaction de la présidence, par l’intermédiaire de la porte-parole de J. Biden, Karine Jean-Pierre, qui a déclaré devant la presse : « Le président est-il traité pour la maladie de Parkinson ? Non (…). Prend-il des médicaments contre la maladie de Parkinson ? Non. » 

Les inquiétudes dans le camp démocrate montent depuis le débat de la fin de juin, au cours duquel il est apparu très fatigué et embrouillé. « Il avait l’air extrêmement pâle, pour le dire gentiment », a commenté D. Trump lundi soir auprès de Fox News, pour sa première interview depuis leur duel télévisé. 

« Ce fut un débat étrange, parce que dès les deux premières minutes, les réponses qu’il donnait n’avaient pas beaucoup de sens », a ajouté le républicain de 78 ans. Selon lui, le démocrate « ne veut pas abandonner » et pourrait bien rester candidat pour la présidentielle de novembre. 

Un premier parlementaire démocrate a cependant appelé mardi le président à se retirer. « J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire », a déclaré le Texan Lloyd Doggett dans un communiqué. Nancy Pelosi, influente démocrate, a assuré le même jour qu’il était « légitime » de s’interroger sur l’état de santé de J. Biden, et « de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état » durable. 

D’autres élus démocrates se sont depuis engouffrés dans la brèche. Lundi, Adam Smith, autre parlementaire influent, jugeant que J. Bien devait « se retirer », a déclaré sur CNN qu’il « était désormais clair [que le président] n’était pas la bonne personne pour porter le message du Parti démocrate », tout en plaidant pour une candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris. 

Mais d’autres élus ont apporté leur soutien à J. Biden, comme Steven Horsford, président de l’influent groupe des élus afro-américains à la Chambre des représentants, ou encore le sénateur Chris Coons. Ce dernier a jugé devant des journalistes que ce serait « une énorme erreur pour le Parti démocrate de retirer son soutien à un président très expérimenté et compétent à cause d’une soirée et d’un débat »

J. Biden a fait savoir aux parlementaires qu’il n’était « pas aveugle » à leurs « préoccupations » . Mais dans un appel retransmis pendant l’émission matinale de la chaîne MSNBC, il s’en est pris avec véhémence aux frondeurs de son propre parti. « Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi (…). Défiez-moi à la convention » démocrate du mois d’août, a lancé Joe Biden sur un ton furieux. 

Le président américain a aussi souligné qu’il accueillerait de mardi à jeudi à Washington un sommet de l’OTAN, à l’occasion du 75e anniversaire de l’alliance de défense. Ce sera l’occasion pour les dirigeants de pays alliés de jauger eux aussi l’état de forme de J. Biden, même si John Kirby, porte-parole de l’exécutif US, assure n’avoir « pas décelé » de signe d’inquiétude à ce sujet chez les membres de l’Alliance

Le président américain a aussi prévu de donner jeudi une rare conférence de presse en solo. L’octogénaire se donne le plus grand mal pour se montrer dynamique et plein d’entrain. Il a, par exemple, enchaîné dimanche les discours et bains de foule impromptus en Pennsylvanie. Et il a aussi annoncé de nouveaux déplacements : vendredi dans le Michigan, un Etat qui, comme la Pennsylvanie, sera décisif en novembre ; puis, plus tard, au Texas et dans le Nevada. 

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