Pour A. Duda, il est « évident » que le président américain Donald Trump pourrait déplacer des armes nucléaires sur le territoire polonais. Il justifie sa proposition par le fait que les frontières de l’OTAN ayant été déplacées vers l’est en 1999, l’infrastructure de l’alliance doit suivre.

L’expansion de l’OTAN a souvent été critiquée par Moscou qui l’a qualifiée de menace pour sa sécurité. En février 2022, le président russe Vladimir Poutine a estimé que l’OTAN avait trompé la Russie en rompant sa promesse de ne pas s’étendre vers l’est.

Le dirigeant polonais a également commenté les déclarations de Donald Tusk, Premier ministre polonais, selon lesquelles la Pologne pourrait développer son propre arsenal nucléaire. Le dirigeant polonais a souligné que ce processus « prendrait des décennies ».

Lors de son allocution du 5 mars, le président français a présenté la Russie comme une menace pour la France et l’Europe, appelant à entamer une discussion sur l’utilisation des armes nucléaires françaises pour la défense des pays de l’UE. Le Kremlin a qualifié l’allocution d’Emmanuel Macron de « conflictuelle ». Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a noté que le discours du président français contenait « de nombreuses inexactitudes », oubliant notamment de mentionner le fait que l’infrastructure militaire de l’OTAN se rapprochait « à grands pas » de la frontière russe et les « inquiétudes » légitimes de la Russie à cet égard. Dans le même temps, Moscou a affirmé à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas l’intention d’attaquer les pays de l’OTAN. En février 2024, lors d’une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson, le président russe a souligné qu’il n’y avait aucune raison de le faire. Selon lui, les politiciens occidentaux font régulièrement état d’une menace russe imaginaire pour effrayer les populations et détourner leur attention des problèmes nationaux.

Inquiétudes de Moscou

Le conseiller à la présidence russe affirme que l’OTAN prévoit d’intensifier ses actions contre les oléoducs, pétroliers et cargos russes. Nikolaï Patrouchev accuse l’Alliance d’organiser des sabotages et de former des saboteurs lors d’exercices militaires. Il alerte aussi sur des menaces en mer Baltique et en Finlande. Il faisait ainsi écho aux inquiétudes exprimées par le ministère russe des Affaires étrangères, l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN (2023-2024), ainsi que la stratégie arctique des États-Unis renforcent les tensions militaires près des frontières russes en Arctique, menaçant la sécurité nationale russe. « Dans les conditions géopolitiques actuelles, des tendances négatives se développent, malheureusement, dans l’Arctique à l’initiative des pays occidentaux. L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance nord-atlantique et la présence accrue de l’OTAN dans la région ont provoqué une augmentation des tensions militaro-politiques », a déclaré Vladislav Maslennikov, directeur du département des Affaires européennes du ministère russe des Affaires étrangères, lors de la Xe conférence scientifique et pratique « L’Extrême-Orient et l’Arctique : développement durable ».
Selon lui, l’OTAN a créé de nouvelles menaces à la sécurité de la Russie en Arctique. V. Maslennikov a indiqué que les actions de l’Alliance nord-atlantique causaient des difficultés supplémentaires pour la sécurité et les intérêts nationaux russes. Il a également souligné que des sanctions illégitimes étaient appliquées contre la Russie pour gêner le développement de sa zone arctique et la coopération internationale dans cette région.

Le directeur du département des Affaires européennes du ministère russe des Affaires étrangères a également précisé que, selon la stratégie arctique actualisée du Pentagone en juillet dernier, l’OTAN intensifierait bientôt ses entraînements militaires près des frontières nord de la Russie. D’après lui, la politique arctique américaine s’est militarisée ces dernières années, elle privilégie la force pour atteindre ses objectifs. V. Maslennikov a cité notamment des patrouilles de l’OTAN, des visites régulières de sous-marins nucléaires américains dans les ports d’Europe du Nord et des vols fréquents d’avions militaires stratégiques près des frontières russes.

La Finlande a rejoint l’OTAN en avril 2023. Helsinki avait alors affirmé que cette décision ne visait personne. Moscou avait annoncé qu’il prendrait des mesures de rétorsion si la présence d’infrastructures militaires de l’Alliance nord-atlantique était détectée en Finlande. La Suède, pour sa part, est devenue le 32e membre de l’OTAN en mars 2024.

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