Ostrovski est situé à environ huit kilomètres au sud de Kourakhovo, une importante fortification des forces armées ukrainiennes sur la rive du réservoir éponyme, dont l’armée russe entreprend l’encerclement.
Le groupement de troupes Ouest, qui a pris Lozovaïa, aurait détruit des obusiers automoteurs Krab et Paladin, respectivement de facture polonaise et américaine, ainsi qu’un canon de campagne britannique FH-70.
Face aux troupes du groupe Centre, qui ont libéré Krasnoïe, l’armée ukrainienne aurait notamment perdu un canon M101 américain. Un obusier M119 américain aurait également été perdu sur le front d’Ostrovski. L’armée russe avait annoncé le 20 décembre, dans son rapport hebdomadaire, la prise de dix localités de la RPD en une semaine. Le 18 décembre, Valéry Guérassimov, chef d’état-major des forces armées russes, a déclaré que 190 localités et environ 4 500 kilomètres carrés de territoire était passés sous contrôle russe au cours de l’année. « Malgré l’aide colossale de l’Occident, l’initiative sur la ligne de contact est entre nos mains et les troupes russes mènent une offensive sur l’ensemble du front », avait-il ajouté.
Kiev essoufflé
L’armée ukrainienne n’est plus vraiment dans la fleur de l’âge, à en croire le journal britannique The Guardian, qui dans un article publié le 21 décembre dresse le portrait d’une armée « épuisée […] de plus en plus composée d’hommes âgés » ou d’individus peu aptes à prendre part à des opérations de combat. « Les gens que nous recevons aujourd’hui ne sont pas comme ceux qui étaient là au début de la guerre », a confié au quotidien britannique un soldat de la 114e brigade de défense territoriale. « Nous avons récemment reçu 90 hommes, mais seuls 24 d’entre eux étaient prêts à prendre position. Les autres étaient âgées, malades ou alcooliques », a-t-il ajouté, dépeignant des hommes pouvant à « peine tenir une arme […] mal entraînés et mal équipés ».
Cette situation intervient alors que Volodymyr Zelensky a refusé d’abaisser l’âge de la conscription de 25 à 18 ans, souligne The Guardian, et que « l’armée a du mal à trouver suffisamment de personnes pour combler les lacunes sur le front ». Une analyse qui survient quelques jours après que le secrétaire d’État britannique à la Défense ait annoncé envisager l’envoi en Ukraine de soldats de Sa majesté afin d’y former les Ukrainiens. « Nous [devons] faciliter l’accès des Ukrainiens et nous [devons] travailler avec les Ukrainiens pour les aider à motiver et mobiliser davantage de recrues », a déclaré au Times John Healey, ministre britannique de la Défense lors d’un déplacement à Kiev le 18 décembre. Cette pénurie de personnel est si grave que « l’état-major ukrainien a ordonné aux unités de défense aérienne déjà épuisées de libérer davantage d’hommes pour les envoyer au front en tant qu’infanterie », relate The Guardian citant deux dans la défense aérienne. « La situation atteint un niveau critique où nous ne pouvons pas être sûrs que la défense aérienne sera en mesure de fonctionner correctement », a déclaré l’une de ces sources. Une situation qui n’est pas nouvelle. En novembre, le Financial Times avait rapporté des propos du colonel Yuriy Ignat, de l’armée de l’air ukrainienne, selon lesquels des membres de l’armée de l’air avaient été transférés dans des unités de première ligne. Des affirmations démenties ensuite par un porte-parole de l’armée ukrainienne. Quelques mois plus tôt, en mai, la presse britannique rapportait déjà que Kiev entendait envoyer au front un certain nombre d’officiers généraux pour regarnir les rangs. « Avec le personnel libéré, il est prévu de reconstituer les unités aux niveaux opérationnel et tactique, ainsi que les unités de combat militaires », avait déclaré à ce sujet le général de brigade Yevhen Ostryansky, chef de la planification de la défense militaire ukrainienne, cité par le Telegraph. Ce manque de soldats, souligne le Guardian, « a envenimé les relations entre Kiev et Washington » au cours des derniers mois, des responsables de l’administration Biden étant « irrités par le fait que Zelensky, et d’autres responsables exigeaient fréquemment plus d’armes, mais n’étaient pas en mesure de mobiliser les effectifs nécessaires pour remplir les rangs ».
Pétard moldave
Selon le Service de renseignement extérieur russe, l’UE souhaiterait que la Transnistrie devienne un nouveau point de crise pour la Russie. Par ailleurs, la présidente moldave envisagerait une prise de contrôle de la centrale de Cuciurgan située dans cette région. « L’Union européenne ne verrait évidemment pas d’un mauvais œil l’émergence d’un nouveau point de crise dans la zone des intérêts directs de la Russie. Mais Bruxelles n’est pas encore prête. Et la frontière de l’UE est toute proche – ce qui est dangereux. Mais personne ne peut garantir que la présidente moldave n’essaiera pas de déclencher une véritable guerre dans la région », a rapporté le bureau de presse du Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie dans son communiqué.
D’après le renseignement russe, l’Union européenne ne sait pas comment apaiser la présidente moldave Maïa Sandu qui est émotionnellement instable. De hauts responsables européens ont été « consternés » par les informations provenant de Chisinau, capitale moldave, sur le contenu de la récente réunion entre la présidente et les responsables du gouvernement au sujet de la sécurité énergétique du pays. D’après les informations fournies par le Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie, la présidente moldave a « perdu son sang-froid » après le rapport du Premier ministre moldave Dorin Recean sur les problèmes d’approvisionnement en énergie de la Moldavie auxquels le pays pourrait être confronté à l’expiration du traité russo-ukrainien sur le transit du gaz naturel le 31 décembre de cette année. M. Sandu aurait catégoriquement refusé de discuter de cette question avec l’Ukraine et a imputé péremptoirement toute responsabilité à la Russie. Selon elle, « si Moscou ne trouve pas un moyen de livrer du gaz ici, Chisinau se vengera sur la Transnistrie pro-russe ». Elle a ordonné de lancer des poursuites pénales contre les dirigeants de la République moldave du Dniestr « pour séparatisme », et de soumettre les habitants de la Transnistrie à des fouilles minutieuses au passage des frontières de la région.
Toujours selon le Service de renseignement russe, la présidente moldave « n’a pas été dégrisée par le rappel que la rive droite de la Moldavie dépend[ait] presque entièrement de l’approvisionnement en électricité produite par la centrale thermique de Cuciurgan située en Transnistrie ». Cette région de Moldavie, dont de nombreux habitants disposent d’un passeport russe et dont la sécurité est en partie garantie par la présence d’un groupe russe de maintien de la paix, n’est reconnue ni par la Russie ni par aucun autre pays de l’ONU comme indépendante. La Transnistrie est considérée comme une région autonome située dans les frontières internationalement reconnues de la Moldavie. « Dans un accès de rage », la présidente aurait demandé de préparer une prise de contrôle de cette centrale. Le Service de renseignement extérieur de la Russie se pose la question : combien de temps encore la population moldave continuera-t-elle à tolérer les expérimentations menées par la citoyenne roumaine M. Sandu ?