Le professeur de linguistique à l’Université d’Arizona a commencé par rappeler que ces dernières années, l’horloge de l’Apocalypse s’est rapprochée de minuit – qui symbolise l’extinction de l’humanité. Selon le philosophe, elle pourrait encore s’en rapprocher dans les jours à venir.

Pour N. Chomsky, l’humanité fait ainsi face à « une menace croissante de guerre nucléaire » ainsi qu’à « une menace très grave et croissante de destruction du climat ». Sur ce dernier point, l’universitaire met en cause les Etats, qui ne feraient pas « ce qu’ils savent qu’ils doivent faire pour résoudre cette crise ». Le troisième problème consiste selon lui en « la détérioration d’une arène de débat et de délibération rationnels et sérieux », combinée à « l’effondrement des forces démocratiques » dans le monde. Et le philosophe de souligner que cet élément était essentiel, le débat rationnel étant « le seul espoir de traiter » les deux menaces évoquées précédemment.

« Les trois [problèmes] se sont considérablement aggravés au cours de l’année écoulée, et à moins d’un revirement brutal, nous nous dirigerons tout simplement vers un précipice, une chute, irréversible, et pas dans un avenir lointain », a-t-il conclu.

Ses commentaires interviennent alors que l’ancien président russe Dmitri Medvedev a déclaré que ceux qui souhaitent voir Moscou battue en Ukraine ignoraient le fait que « la défaite d’une puissance nucléaire dans une guerre conventionnelle [pouvait] déclencher le début d’une guerre nucléaire ». Moscou estime que le conflit ukrainien est une guerre par procuration menée contre elle par les Etats-Unis et l’OTAN. La Russie a toutefois rappelé à de nombreuses reprises qu’elle ne serait jamais à l’origine d’un conflit nucléaire, sa doctrine militaire n’autorisant l’utilisation d’armes atomiques qu’en cas de « menace existentielle » pour la Russie.

Si la menace d’une guerre nucléaire « grandit de plus en plus » selon Vladimir Poutine, la doctrine russe en matière d’usage de l’arme atomique n’a elle pas changé.  Lors d’une réunion du Conseil pour le développement de la société civile et des droits de l’homme, le président russe a ainsi déclaré le 7 décembre dernier que « notre stratégie d’emploi des moyens de protection – et c’est justement comme protection que nous considérons les armes de destruction massive, les armes nucléaires – est centrée autour de ce que l’on appelle la « frappe de réponse en représailles ». C’est-à-dire que si une frappe est effectuée contre nous, nous répondons. »

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