« Une réunion bilatérale productive (…) Reconnaissant notre forte coopération sur les questions régionales et notre engagement envers des objectifs communs », a souligné la diplomatie américaine sur la plateforme X.
Cet échange entre les deux parties intervient trois jours après la décision du président Donald Trump de nommer un nouvel ambassadeur au Maroc, Duke Buchan III.
Pour rappel, Marco Rubio, chef de la diplomatie des Etats-Unis, avait téléphoné à Nasser Bourita, son homologue marocain, le 27 janvier, une semaine à peine après l’investiture de D. Trump.
Dans le sillage de cette relance diplomatique, il y a lieu de relever que Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, a rencontré Chris Wright, son homologue américain, mardi à Houston,. Cette « réunion constructive » a été l’occasion « d’explorer de précieuses opportunités pour renforcer la coopération dans le domaine de l’énergie et des investissements stratégiques bilatéraux », a commenté Y. Amrani sur la plateforme X. « L’Afrique a été au cœur de nos préoccupations, témoignant de notre engagement commun pour une prospérité inclusive et la sécurité énergétique du continent », a souligné le diplomate.
Cette rencontre s’est tenue en marge de la participation de la ministre marocaine à une conférence internationale sur les énergies. L. Benali était également inscrite au programme du lundi 10 mars consacré, lui, à l’examen des défis de sécurité énergétique.
La semaine dernière, le comité de pilotage de « l’Offre Maroc » sur l’hydrogène vert, présidé par Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, a sélectionné Ortus, société américaine, membre du consortium ORNX, pour la production d’ammoniac au Sahara.
Prolongement israélien
Cette dynamique diplomatique qui intègre les accords d’Abraham déborde les seuls relations maroco-américaines. Il n’est pas étonnant dès lors que d’entendre parler qu’une entreprise marocaine, Adarco en l’occurrence, s’est acoquinée avec l’israélienne NewMed Energy pour arracher conjointement, mardi, les droits pour explorer et produire du pétrole et du gaz au large des côtes de Boujdour.
NewMed Energy, appartenant à Yossi Abu, milliardaire israélien, et Adarco, dirigée par Yariv Elbaz, homme d’affaires marocain, auront chacune une participation de 37,5% dans les droits d’exploration sur environ 30 000 kilomètres carrés de territoire offshore. L’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM) conservera quant à lui une part de 25%. Y. Abu s’est déclaré optimiste quant au potentiel énergétique du Maroc, qui pourrait lui permettre d’« étendre les activités en Méditerranée et en Afrique du Nord ».
Pour rappel, les efforts d’exploration pétrolière dans la zone située entre la côte marocaine et les îles Canaries n’ont pas été concluants. La société espagnole Repsol qui a mené des opérations autour des îles Canaries, n’a pas dénicher de gisement pétrolier dont les quantités prédisposent une production commerciale. N’empêche, nombre d’experts assurent qu’il n’y a pas de raison pour que le Golfe du Mexique dispose de grands gisements en hydrocarbures sans pour autant que le bassin maritime au large des côtes sahariennes ne présente aucun intérêt économique. Juste avant sa disparition, Abraham Serfaty, ingénieur marocain (qui plus est a toujours défendu la cause palestinienne et criminalisé Israël), avait confié au magazine PerspectivesMed que le pétrole existe au Sahara en off-shore. Si le gouvernement espagnol a imposé des restrictions environnementales limitant les activités d’exploration d’hydrocarbures, tel ne semble pas être le cas du Maroc.