Des centaines de délégués sont réunis à Siem Reap, au Cambodge, pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la Conventions sur l’interdiction des mines antipersonnel de 1997.  Les mines et les restes explosifs de guerre (REG) ont tué ou blessé au moins 5 757 personnes l’an dernier (contre 4 710 victimes en 2022) dont 84% de civils dans une cinquantaine de pays, relève le rapport annuel de l’Observatoire des mines publié il y a une semaine. Le bilan, en hausse de 20% sur un an, comprend 1 983 morts et 3 663 blessés, auxquels s’ajoutent 111 autres victimes, dont les statistiques n’indiquent pas si elles ont survécu. Les mines antipersonnel ont fait à elles seules 833 victimes, contre 628 l’an dernier.

Ni la Russie, ni les États-Unis, n’ont signé le traité d’Ottawa paraphé par 164 pays et territoires. Et il y a une semaine, Washington a annoncé l’envoi de mines antipersonnel à l’Ukraine pour arrêter les avancées russes, alors que Joe Biden avait déclaré en 2022 qu’il en interdirait l’utilisation, sauf dans la péninsule coréenne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces mines antipersonnel étaient « très importantes » pour contrer l’armée russe dans l’est de l’Ukraine. Pourtant l’Ukraine est signataire du traité.

En ouverture de la conférence de Siem Reap, le secrétaire général des Nations unies, a dénoncé la « menace renouvelée » des mines antipersonnel.

La conférence a été précédée dimanche 24 novembre par une marche de centaines de personnes à Angkor Vat, autour du temple de Siem Reap, contre l’emploi de mines terrestres après la décision des États-Unis d’envoyer ces engins explosifs pour aider l’Ukraine à repousser les avancées russes.

Le Cambodge croule encore sous les munitions non explosée, héritage de trois décennies de guerre à partir des années 60. Depuis 1979, environ 20 000 personnes ont été tuées par des mines terrestres et des munitions non explosées, et deux fois plus ont été blessées, rappelle l’AFP.

L’ONG Handicap International appelle « les États à condamner systématiquement toute utilisation de mines par quelque acteur que ce soit et dans quelques circonstances que ce soit » et « à renforcer le développement de l’assistance aux victimes pour pouvoir apporter une aide durable aux populations, aux survivants et aux survivantes, à leurs familles, aux communautés entières et à favoriser de facto également leur inclusion, ainsi que l’inclusion socio-économique plus large dans les pays affectés par les mines. »

Malgré les efforts, le nombre de victimes a augmenté de 22% en 2023.  Outre le Cambodge, d’autres pays font face au fléau de ces explosifs encore enfouis sous terre. La Birmanie est au premier rang pour les victimes de mines et munitions non explosées (1 003), devant la Syrie (933) qui dominait le classement ces trois dernières années, puis l’Afghanistan (651), l’Ukraine (580) et le Yémen (499), selon le rapport de l’Observatoire des mines. Autre pays concerné, l’Afghanistan. Handicap International y intervient pour apporter un soutien et une assistance aux victimes, notamment via des projets de réhabilitation sur le long terme.

Comments are closed.

Exit mobile version