Selon des informations publiées mardi 18 juin par Hurriyet, Ankara a prévenu Moscou d’une probable attaque terroriste sur son sol après l’attentat perpétré au Crocus City Hall en mars dernier. En effet, le journal signale que les autorités turques sont à l’affût des menaces posées par le groupe terroriste Daech du Khorasan. Cette organisation, créée en 2014, est notamment active en Asie centrale, dans le Caucase et en Afghanistan, où elle commet de nombreux attentats contre les Talibans. Elle a aussi été remarquée en Iran et en janvier dernier en Turquie, après un attentat contre une église catholique à Istanbul, tuant une personne. L’attentat terroriste le plus meurtrier depuis 20 ans ayant visé la Russie a eu lieu fin mars en périphérie de Moscou, dans la salle de concert du Crocus City Hall, coûtant la vie à 145 personnes. Les autorités russes avaient notamment déclaré que l’attaque, commise par des ressortissants tadjiks, avait été préparée par l’organisation terroriste État islamique au Khorasan (ISIS-K), tout en affirmant que le groupe avait été utilisé par l’Ukraine comme mandataire. Kiev, de son côté, a nié toute implication.

Hurriyet a rapporté que deux des terroristes ayant perpétré l’attaque du Crocus City Hall résidaient à Moscou depuis longtemps et s’étaient à plusieurs reprises rendus en Turquie pour prolonger leur permis de séjour, ajoutant que la Russie en avait été informée. En interrogeant des membres de l’État islamique au Khorasan, la Turquie a appris, toujours selon la même source, que « l’organisation terroriste avait planifié une deuxième attaque après la première attaque de la salle de concert ». Ankara aurait alors informé Moscou que l’organisation prévoyait de cibler « un centre commercial très fréquenté ». « N’est-ce pas étrange ?», interroge Hurriyet, avant d’ajouter : « La géographie qu’ils attaquent est toujours la même… Pour une raison quelconque, il n’y a aucune trace de l’Occident…» « La caractéristique générale [des pays ciblés par Daech du Khorasan] est qu’ils ont plus ou moins des problèmes avec l’Occident et Israël », souligne encore le média turc, avant d’accuser les États-Unis de coopérer avec Daech en Syrie.

De leur côté, les autorités russes sont convaincues de l’implication de l’Occident. « Les services de renseignement ukrainiens et occidentaux élargissent l’éventail des recrues possibles pour commettre des crimes très médiatisés en Russie, en les aidant à se préparer et en équipant des organisations terroristes internationales », a déclaré le 11 juin dernier lors d’une réunion du Comité national antiterroriste russe Alexandre Bortnikov, directeur du FSB, citant l’attentat du Crocus City Hall. Des déclarations totalement niées par les capitales occidentales.

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