Philippe Lazzarini, patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) confiait il y a quelques jours de cela ne pas avoir été informé par Israël des conséquences du vote par la Knesset d’une loi interdisant les activités de son organisation dans les « territoires israéliens souverains ». Mais celui-ci supposait que le texte concernerait également Jérusalem-Est – le secteur de la ville sainte occupé par l’Etat hébreu depuis 1967 et qui doit accueillir, dans le cadre de la solution des deux Etats, la capitale des Palestiniens. Le responsable onusien n’aura pas attendu longtemps pour être affranchi. le courrier adressé par l’ambassadeur israélien à l’ONU au secrétaire général de l’organisation vendredi 24 janvier, confirme ses inquiétudes. Dans cette lettre, Danny Danon informe, en effet, Antonio Guterres qu’« en accord avec la loi israélienne applicable […], l’Unrwa doit cesser ses opérations à Jérusalem et évacuer tous les bâtiments qu’elle utilise dans la ville, au plus tard le 30 janvier ».
Sauf surprise, l’agence onusienne est condamnée à faire ses cartons pour quitter une zone où 206 000 réfugiés palestiniens sont enregistrés et où elle gère six établissements scolaires qui accueillent 767 écoliers et collégiens ainsi que deux centres de soin fréquentés par 46 000 patients.
A.Guterres, qui n’a pas directement réagi à l’annonce de l’entité sioniste, a toutefois déjà regretté sa décision. Estimant que l’Unrwa ne pouvait être remplacée par aucune autre agence onusienne, il a aussi rappelé aux autorités israéliennes qu’il leur incomberait désormais, en tant que puissance occupante, de prendre en charge les réfugiés palestiniens.
Si la nouvelle confirme que l’Unrwa pourra continuer à fonctionner à Gaza et en Cisjordanie, cette situation rendra plus compliquée la mobilisation de la communauté internationale sur le précédent israélien qui bannit l’agence onusienne dans la ville sainte d’Al-Qods.