« Il est difficile de décrire avec des mots la lutte immense de la population pour trouver un abri ou d’autres produits de première nécessité », a déclaré Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’ONU (Ocha), lors d’une réunion sur la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.

« Les civils ont faim. Ils ont soif. Ils sont malades. Ils sont sans abri. Ils ont été poussés au-delà des limites de leur résistance, au-delà de ce que tout être humain devrait endurer ».

« Ce dont nous avons été témoins ces 11 derniers mois (…) remet en question l’engagement du monde envers l’ordre juridique international créé pour empêcher ces tragédies », a-t-elle déploré. « Cela nous force à demander: qu’est-il advenu de notre humanité élémentaire? ».

« Nous ne pouvons pas planifier (l’aide humanitaire) plus de 24 heures à l’avance parce que nous ne savons pas ce que nous allons recevoir, quand nous allons le recevoir, et où nous allons pouvoir distribuer » cette aide, a dénoncé J. Msuya, soulignant que « les vies de 2,1 millions de personnes ne peuvent pas dépendre que de la chance et de l’espoir ». Elle a également dénoncé la multiplication des ordres d’évacuation des autorités d’occupation israéliennes — 16 depuis début août –, forçant les Palestiniens de Gaza à se déplacer sans cesse, vivant « dans l’incertitude, sans savoir quand le prochain ordre arrivera ».

« Face à cette souffrance humaine inadmissible, le Conseil de sécurité — et tous les Etats membres — doivent agir », a-t-elle plaidé, réclamant une nouvelle fois un cessez-le-feu et la libération des otages.

Rappelons que la guerre génocidaire israélienne lancée contre Gaza, le 7 octobre 2023, a couté la vie à plus de 40.600 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon l’ONU.

Pour sa part,  Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a déclaré que plus de 150 enfants ont été tués en Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023. Il a expliqué, vendredi, dans un post via X que les attaques israéliennes dans le nord de la Cisjordanie affectent toujours les réfugiés palestiniens dans la région. Il a ajouté que des dizaines de milliers d’habitants de quatre camps de réfugiés dans le nord ont été touchés par les attaques israéliennes, notamment par les dommages causés aux infrastructures.

Le responsable onusien a, en ce sens, déclaré que l’UNRWA a été contrainte de suspendre ses activités dans certains camps de Cisjordanie.

Par ailleurs, Richard Pepperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré que la campagne de vaccination contre la polio, qui débutera le 1er septembre prochain pour plus de 640 000 enfants à Gaza, se déroulera en deux phases. Il a expliqué vendredi lors d’une conférence de presse à Genève que chaque étape de la campagne vise à vacciner plus de 640 000 enfants de moins de dix ans, en coopération avec le ministère palestinien de la Santé, l’OMS, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés à Gaza.

Il a ajouté que les préparatifs des opérations de vaccination ont été achevés et que 1,26 million de doses de vaccin et 500 porte-vaccins ont été livrés à Gaza. La même source a aussi souligné que 400 000 doses supplémentaires arriveront bientôt à Gaza, précisant qu’il est impératif d’atteindre une couverture vaccinale de 90% à chaque étape pour arrêter l’épidémie et empêcher la propagation internationale de la polio.

Mercredi à l’aube, l’armée israélienne a lancé une vaste opération militaire continue dans les gouvernorats de Tulkarem, Jénine et Tubas, dans le nord de la Cisjordanie, soit la plus importante opération depuis 2002.

Parallèlement à sa guerre contre Gaza depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a intensifié ses attaques en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, tuant 673 Palestiniens, dont 150 enfants, en blessant plus de 5 400 et en arrêtant plus de 10 000.

Avec le soutien absolu des États-Unis, Israël mène une guerre contre Gaza qui a fait plus de 134 000 morts et blessés Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des dizaines de personnes dans l’une des pires crises humanitaires au monde.

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