« Idris Ali, Azad Shojai et Rasoul Ahmad, qui ont tenté d’importer de l’équipement pour mener des assassinats dans le pays ont été arrêtés et jugés pour (…) coopération en faveur du régime sioniste. La sentence a été exécutée ce matin (…) et ils ont été pendus », a indiqué le pouvoir judiciaire. Ces exécutions ont eu lieu à Ourmia, ville du nord-ouest proche de la Turquie, précise le pouvoir judiciaire, qui a diffusé des photos des trois hommes portant l’uniforme bleu des prisonniers. Lundi, un autre homme lié au Mossad israélien, avait été pendu.
Les services iraniens de renseignement et de sécurité ont assuré mercredi, avoir arrêté 700 agents de l’entité sioniste travaillant dans des réseaux d’espionnage et chargés des attaques terroristes. Durant les 12 jours de guerre, l’Iran a découvert plusieurs réseaux d’agents actifs dans plusieurs régions iraniennes, dont entre autres Téhéran, Bouchehr, Khuzestan (est), Borujerd (ouest), Kurdistan iranien (ouest), Ilam(Ouest), Machhad (nord-est) …Certains étaient chargés de confectionner des drones suicides et des engins explosifs dans des ateliers afin de viser des lieux sensibles et de perpétrer des attentats terroristes.
Dans la seule région de Téhéran, 10 mille drones ont été trouvés et confisqués. D’autres avaient pour mission de collecter des informations ou de prendre des photos ou de filmer des sites sensibles dont les lieux des défenses aériennes.
Les forces de sécurité ont aussi traqué et capturé des éléments qui menaient des campagnes de désinformation ou pro israéliennes sur les réseaux sociaux. D’autres agents ont été arrêtés pendant qu’ils tentaient de quitter l’Iran. Des européens figurent parmi les personnes arrêtées. Ils étaient entrés comme « touristes », selon le communiqué des Gardiens de la Révolution. Ils étaient chargés de mission d’espionnage sur des sites « militaires et sensibles » ou de « de monter un réseau, collecter du renseignement et perturber les systèmes d’armement et de missiles en Iran ».
L’agence de presse Mehr avait diffusé une vidéo indiquant que les Gardiens de la Révolution avaient placé en garde-à-vue un Allemand dans la province de Markazi, à l’ouest de Téhéran. Il est accusé de s’être approché d’un « dépôt de munitions, d’une caserne, de tunnels de missiles et d’une base aérienne afin de recueillir des informations ». Des médias iraniens ont fait état de l’arrestation de 3 touristes ukrainiens agents du Mossad dans la province d’Ispahan (centre)
Dimanche , le pouvoir iranien a promis d’accélérer les procès après l’offensive déclenchée le 13 juin par Israël et manifestement alimentée par des données de renseignement très précises. « Les affaires liées à la sécurité, notamment au soutien au régime usurpateur (Israël), et au fait d’agir comme cinquième colonne de l’ennemi, seront traités plus rapidement », avait alors déclaré à la télévision d’Etat Gholamhossein Mohseni Ejeï, chef du pouvoir judiciaire.
Exit l’AIEA ?
Le Parlement iranien a voté, mercredi, en faveur d’une suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a indiqué la télévision d’Etat, douze jours après la guerre déclenchée par Israël. « L’AIEA, qui a refusé de condamner ne serait-ce qu’un peu l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale », a déclaré Mohammad Baqer Qalibaf, président du Parlement iranien, après le vote des députés en faveur de la suspension de la coopération avec cette instance de l’ONU. « L’Organisation iranienne de l’énergie atomique suspendra sa coopération avec l’AIEA tant que la sécurité des installations nucléaires ne sera pas garantie », a ajouté ce responsable, cité par la télévision d’Etat.
M-B. Qalibaf a en outre affirmé que « son pays poursuivra son programme nucléaire pacifique à un rythme accéléré, fera preuve d’une extrême prudence et ne se laissera tromper par aucune promesse ». Et souligné que Téhéran sera mieux préparé et prêt qu’auparavant et répondrait avec une « force écrasante » à toute agression.
Des députés ont scandé « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël » après le vote, a rapporté la télévision d’État. Depuis le début de la guerre, les responsables iraniens ont vivement critiqué l’AIEA pour ne pas avoir condamné les attaques israéliennes contre les installations nucléaires.
De son côté, Alireza Salimi, membre de la commission présidentielle du Parlement iranien, a annoncé que le Parlement a approuvé la décision de suspendre la coopération, selon laquelle « le personnel de l’AIEA n’a pas le droit d’entrer en Iran pour inspection, sauf si la sécurité des installations nucléaires et des activités nucléaires pacifiques du pays est garantie.» Selon lui, « le Parlement a prévu des sanctions pour ceux qui autorisent le personnel de l’AIEA à entrer sur le territoire iranien ». Les décisions concernent également l’accord de coopération en matière de garanties et d’autres accords.
Selon A. Salimi, la décision de suspendre la coopération avec l’AIEA sera soumise au Conseil suprême de sécurité nationale pour approbation.
Pertes israéliennes
Le fonds d’indemnisation de l’administration fiscale israélienne a reçu environ 39 000 demandes d’indemnisation pour dommages matériels directs causés par des missiles iraniens tombés en Israël, ont rapporté mardi 24 juin les médias israéliens.
Le Yedioth Ahronoth a signalé que le fonds avait reçu environ 38 700 demandes à ce jour depuis le début de la guerre israélienne contre l’Iran le 13 juin. Le journal a cité le fonds, indiquant que parmi ces demandes, 30 809 concernaient des dommages directs aux bâtiments, 3 713 des dommages aux véhicules et 4 085 des dommages aux équipements et autres biens. Et d’ajouter que, selon les estimations, des milliers d’autres bâtiments ont été endommagés, mais n’ont pas encore été enregistrés comme demandes d’indemnisation. Alors que le site israélien « Bahderi Haredim » a rapporté le même jour que le nombre de demandes déposées à Tel-Aviv dépassait les 24 932, suivi d’Ashkelon (sud) avec 10 793 demandes.
Les autorités israéliennes n’ont pas encore publié d’estimation officielle des indemnisations et des pertes subies suite à cette guerre. Mais les médias israéliens ont affirmé que « l’ampleur des dégâts directs est sans précédent et pourrait atteindre cinq milliards, en particulier les dégâts causés à l’Institut Weizmann et à la raffinerie de Bazan frappés par des missiles iraniens ».
Un employé de l’institut Weizmann a déclaré au média économique Calcalist qu’il faudrait 50 millions de dollars pour construire un laboratoire vide, et 50 autres millions pour les équipements. Cet institut avait annoncé, en 2024, une collaboration avec la société de technologie militaire Elbit pour développer des armes biologiques.
Rappelons que le 13 juin, Israël, avec le soutien des États-Unis, a lancé une attaque massive contre l’Iran qui a duré 12 jours, ciblant des sites militaires et nucléaires, des installations civiles, des dirigeants militaires et des scientifiques nucléaires. Cette agression a fait 606 martyrs, dont au moins 44 femmes et 13 enfants, selon le ministère iranien de la Santé. L’Iran a riposté en lançant des missiles balistiques et des drones contre des quartiers généraux de l’armée d’occupation et des services de renseignement ainsi que des sites économiques dans l’entité sioniste. Un grand nombre de ces missiles ont pénétré les systèmes de défense aérienne, provoquant des destructions massives et une panique sans précédent, ainsi que la mort de 28 israéliens et 3 238 blessés, selon le ministère israélien de la Santé et les médias hébreux.
Les États-Unis ont pour leur part porté secours à Israël en attaquant des installations nucléaires en Iran, en violation grave de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Le lendemain, l’Iran a riposté par une frappe de missiles contre la base américaine d’al-Udeid au Qatar — la plus grande base militaire des États-Unis en Asie de l’Ouest — en réponse à « l’agression militaire manifeste du régime criminel des États-Unis » contre les installations nucléaires iraniennes. Après cette frappe Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entré en vigueur le 24 juin à 07h00 (heure d’AlQods occupée).
Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a affirmé que la réponse militaire puissante de l’Iran a contraint le régime israélien à cesser unilatéralement son agression.