Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé que cette libération, prévue pour le 6 décembre, est conditionnée à son départ du territoire français, avec interdiction d’y revenir. Le parquet a toutefois annoncé son intention de faire appel, relançant ainsi une procédure judiciaire qui s’éternise depuis des décennies.
G. I. Abdallah, condamné à perpétuité en 1986 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates – un Américain et un Israélien – reste une figure controversée. Ses soutiens, notamment des organisations militantes propalestiniennes, le décrivent comme un « prisonnier politique » et dénoncent ce qu’ils considèrent comme une « détention arbitraire », sous ordre américain.
En 2013, une première décision de libération conditionnelle avait déjà été acceptée, mais dépendait d’un arrêté d’expulsion. Cet arrêté n’avait pas été signé par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, maintenant ainsi Georges Abdallah derrière les barreaux.
Cette fois, Me Jean-Louis Chalanset, avocat de G.I. Abdallah, salue une « victoire juridique et politique », soulignant que la libération n’est pas soumise à une telle mesure gouvernementale.
Ancien instituteur, G.I. Abdallah a cofondé les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) au début des années 1980, un groupe marxiste et prosyrien. La presse française rapporte que les FARL sont responsable de plusieurs attentats en France, dont quatre mortels entre 1981 et 1982, en pleine guerre civile libanaise.
L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) a appelé à la démission du chef de la Diplomatie française. L’association a vivement critiqué les propos de Jean-Noël Barrot, tenus lors d’un débat à l’Assemblée nationale ce 12 novembre. L’UJFP rappelle que le ministre a fait la déclaration suivante lors des questions au gouvernement : « l’accusation répétée de crimes de guerre contre Israël constitue une tentative systématique de banalisation de la Shoah ». L’organisation considère cette affirmation comme une offense grave à la mémoire des victimes de génocides.
Dans un communiqué, l’UJFP dénonce des propos qui « nient la gravité des crimes commis contre le peuple palestinien » et qualifie cette rhétorique de « négationniste et antisémite ». L’organisation pointe également la reprise de « clichés qui assimilent toute critique de la politique d’Israël à de l’antisémitisme ».
Ces propos, selon l’UJFP, visent à détourner l’attention des violations des droits humains en Palestine. L’organisation va plus loin, affirmant que le ministre a « déshonoré sa fonction » et demande sa « démission immédiate ». Elle estime que « les responsables politiques ont le devoir de respecter toutes les mémoires et de s’élever contre toute forme d’oppression, qu’elle soit passée ou présente ».
Le communiqué conclut en appelant à une mobilisation citoyenne pour dénoncer ces propos et exiger une réponse institutionnelle ferme : « Il est temps que la classe politique prenne ses responsabilités face à de tels débordements. »
Cette affaire intervient dans un climat de tensions croissantes autour de la question palestinienne et de la gestion des discours mémoriels, soulevant une nouvelle fois le débat sur l’éthique en politique et la gestion des crises internationales.
En janvier dernier, une polémique similaire avait éclaté après les déclarations de Stéphane Séjourné, alors ministre des Affaires étrangères, qui avait affirmé à l’Assemblée nationale : « Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. » Ces propos, tenus en réponse à une question de la députée Danièle Obono, avaient suscité une vive controverse, notamment après un lapsus où il évoquait « garantir les souffrances des Palestiniens ».
Le lendemain, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Jean-Christophe Lemoine, avait été interrogé par Anadolu sur ces déclarations. Il avait rappelé que « les mots ont un sens » et évoqué le contexte historique de la Shoah pour justifier les propos de Séjourné. Tout en soutenant la Cour internationale de Justice, il avait précisé que la France considérait « le transfert forcé des populations comme une violation grave du droit international ».