Les chiffres se suivent et se ressemblent. Pour dire que le pays, même au prix fort de la vaccination collective projetée, est encore loin d’être tiré d’affaire face à une pandémie qui progresse. Ainsi, mardi, 9 778 cas du nouveau coronavirus ont été recensés au Maroc, sur 45 433 tests réalisés, portant à 711 103 le nombre de personnes infectées depuis le début de cette pandémie. Certes, on, signale aussiquelque 7 365 nouvelles guérisons, portant à 624 776 le nombre total, avec un taux de rémission de 87,9%. Mais la mort induite par la Covid-19 et ses variants rode toujours.
La preuve,105 nouveaux décès ont été recensésce qui porte à 10.509 le nombre de personnes fauchées par le nouveau coronavirus, soitun taux de létalité de 1,5%. Ainsi, 28 décès ont été signalés à Casablanca-Settat, 12 à Souss-Massa, 11 à Marrakech-Safi, 9 à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 9 à Drâa-Tafilalet, 8 à Rabat-Salé-Kénitra, 8 à Beni Mellal-Khénifra, 5 à Guelmim-Oued Noun, 5 à Laâyoune-Sakia El Hamra, 6 dans l’Oriental et 4 à Fès-Meknès. Et le risque est grand de voir le taux de létalité augmenter. Surtout que le pays compte 75 818 cas actifs sous traitement, dont 1 692patients dans un état critique (dont 314 nouveaux cas lors des dernières 24h) alors que 58 restent sous intubation. Le taux d’occupation des lits de réanimation atteint 47,2%.
La répartition géographique des infections replacent, pour ces dernières 24 heures, Casablanca-Settat en tête avec 3 537 nouveaux cas( 2 628 à Casablanca, 243 à Mohammedia, 151 à Berrechid, 147 à Nouaceur, 126 à Settat, 90 à El Jadida, 86 à Benslimane, 44 à Sidi Bennour et 22 à Médiouna). Région suivie par Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 916 cas (193 à Tanger-Assilah, 182 à Ouazzane, 162 à Tétouan, 144 à Al Hoceima, 118 à Chefchaouen, 51 à Larache, 48 à FahsAnjra et 18 à M’Diq-Fnideq), Rabat-Salé-Kénitra avec 901 cas (181 à Rabat, 169 à Skhirat-Témara, 158 à Kénitra, 145 à Salé, 103 à Sidi Kacem, 76 à Khemisset et 69 à Sidi Slimane),Souss-Massa avec 845 cas (225 à Inzegane-Ait Melloul, 213 à Agadir-Ida-Ou-Tanane, 205 à Taroudant, 111 à Tiznit, 82 à Chtouka-Ait Baha et 9 à Tata), l’Oriental avec 808 cas(229 à Oujda-Angad, 172 à Nador, 146 à Driouch, 106 à Taourirt, 49 à Berkane, 41 Jerada, 39 à Figuig et 26 à Guercif), Marrakech-Safi avec 673 cas (481 à Marrakech, 74 à Rhamna, 61 à Essaouira, 16 à Al Haouz, 15 à Kelaa des Sraghna, 11 à Safi, 10 à Youssoufia et 5 à Chichaoua) et Beni Mellal-Khénifra.
avec 673 cas (261 à FqihBensaleh, 197 à Beni Mellal, 104 à Azilal, 75 à Khénifra et 36 à Khouribga).
Loin derrière, Drâa-Tafilalt affiche 492 cas (143 à Errachidia, 120 à Tinghir, 97 à Zagora, 66 à Midelt et 66 à Ouarzazate),Fès-Meknès 386 cas (115 à Fès, 91 à Meknès, 52 à Taounate, 40 à Sefrou, 37 à Taza, 20 à El Hejeb, 15 à Boulmane, 8 à Ifrane et 8 à Moulay Yacoub), Guelmim-Oued Noun avec 297 cas (152 à Guelmim, 99 à Sidi Ifni, 31 à Tan Tan et 15 à Assa Zag), Laâyoune-Sakia El Hamra avec 144 cas (84 à Laâyoune, 46 à Boujdour et 14 à Tarfaya) et, enfin,Dakhla-Oued Ed-Dahab avec 106 nouveaux cas.
Face à ces chiffres assommants, force est de rappeler que le pays tente de redynamiser le processus de vaccination en vue de permettre une immunité collective qui, selon toute vraisemblance, restera toute relative. Ainsi, 15 423 440 personnes ont reçu la première dose du vaccin contre la Covid-19, alors que 11 114 148 personnes en ont reçu la deuxième.
Les phages du moment
Si le pays cherche par tous les moyens à en découdre avec une pandémie qui n’en finit pas d’étonner, force est de souligner que le sempiternel jeu des « requins » n’en finit pas de se renouveler. La preuve, la pandémie sert d’aubaine pour quelques intérêts qui entendent en tirer un maximum de profits. Sans pour autant que le ministère de la Santé qui assomme l’opinion de ses statistiques ne trouvent à y redire. Pourtant, c’est à lui que revient la charge de réguler le marché des médicaments.
Ce n’est donc pas pour rien que l’association Maan a dénoncé un«monopole des laboratoires»dans le dépistage au Covid-19. Et de dénoncer les incohérences d’une tutelle aux abonnés absents en mettant en évidence le poids des « laboratoires » qui cherchent à ostraciser l’entreprise marocaine qui a réussi une«prouesse scientifique», indique le communiqué de Maan, en développant un test antigénique, réalisable par tous, dont le coût ne dépasse pas 100 dirhams, soit un coût largement inférieur aux tests PCR conventionnels pratiqués en laboratoire.Malgré l’homologation par le ministère de la Santé, le test a été retiré de la vente pour permettre aux laboratoires de se faire engraisser au détriment de l’intérêt public. Khalid Aït Taleb devra en répondre es qualité de ministre de la Santé, département qui, faut-il le rappeler, a donné raison aux laboratoires en interdisant la vente en pharmacies des tests antigéniques.
«Nous considérons que cette décision est arbitraire et nuit au pouvoir d’achat des Marocains. C’est également un nouveau frein à la recherche scientifique dans notre pays», dénonce le mouvement Maan qui fait grand cas de la « souveraineté sanitaire ». Voilà pourquoi l’ONG appelle«à l’ouverture d’une enquête indépendante sur cette affaire de santé publique et que les résultats soient publiés sur le plan national» d’autant plus que «la santé de nos concitoyens ne doit pas être une variable d’ajustement ni une source d’enrichissement ou de rente». La santé doit être au contraire«sanctuarisée», et toutes les initiatives nationales bienveillantes doivent être saisies pour «renforcer l’industrie pharmaceutique et atteindre ainsi, notre souveraineté sanitaire», relève le communiqué de Maan.
Osera-t-on apporter tout l’éclairage nécessaire sur cette sombre affaire qui fait le bonheur des « phages » qui tirent profit du système sanitaire tel qu’il se présente dans le Royaume ?