La hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international aura un impact plus sévère sur les indicateurs des prix à la consommation (IPC) en Afrique par rapport aux économies avancées, a fait savoir l’Oxford Economics dans un récent rapport.
Les données avancées par le groupe soutiennent que les prix des denrées alimentaires ont suivi une tendance à la hausse au cours des deux dernières années, en plus de la guerre en Ukraine qui a exacerbé cette tendance, ce qui fait augmenter le coût des matières premières de par le monde.
Dans de nombreux pays africains, les répercussions sur le marché de l’emploi sont à craindre. Le rapport fait un focus sur le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya, pays qui font face à des taux de chômage bien plus élevés qu’avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Ces taux élevés de chômage observés sur le continent africain entraînent ainsi l’émergence d’un environnement sujet aux turbulences, explique le groupe, puisque les revenus disponibles sont réduits et ne permettent pas de payer les produits de nécessité de plus en plus chers, obligeant ainsi les gouvernements à prendre des mesures exceptionnelles pour atténuer les répercussions sur les citoyens.
À la suite des crises successives, plusieurs pays ont en effet pris des mesures inhabituelles pour limiter les répercussions de la crise sanitaire et économique. Égypte et Nigéria, pays populeux cités dans le rapport, ont reporté leurs plans d’annulation des subventions alimentaires et énergétiques. Quant au Kenya, il a prolongé les subventions sur les carburants tandis que l’Afrique du Sud a temporairement réduit les redevances sur les carburants et prolongé les subventions approuvées pendant la pandémie…
Quant au Maroc, signale le rapport, il a approuvé des transferts financiers au profit des citoyens dans le besoin. Plus, le Royaume a décidé d’augmenter le salaire minimum fixé actuellement à 2.638 dh hors secteur agricole. En effet, face à la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants accentués par la guerre en Ukraine, le gouvernement, les principales organisations syndicales ainsi que le patronat ont scellé un accord qui prévoit notamment la revalorisation du salaire minimum de 10% sur deux ans, dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services.
Pareille démarche a été également adoptée par le Kenya, alors que d’autres pays africains devraient suivre la même voie, selon le rapport d’Oxford Economics Group.
Le groupe a souligné que l’indice d’inflation enregistrée au Maroc au cours du mois de mars et qui s’élève 5,2 %, bien qu’il reste inférieur par rapport à d’autres pays comme l’Égypte (10,5%), demeure le plus élevé jamais enregistré dans le Royaume. Ainsi, les experts du groupe s’attendent à ce que l’Égypte, le Maroc et le Nigeria importent davantage de blé pour la saison agricole 2022-2023. Selon le rapport, le Maroc reste tout de même l’un des pays les plus stables du continent. Toutefois, les familles marocaines restent exposées à des pressions financières ce qui pourraient entraîner des protestations contre la cherté de la vie, a prévenu le rapport.