Alireza Zakani, maire ultraconservateur de Téhéran, a annoncé son retrait dans un message publié jeudi sur X, après avoir nié qu’il mettait fin à sa campagne. Son retrait est intervenu quelques heures après une déclaration du ministère de l’Intérieur confirmant le départ d’Amirhossein Ghazizadeh-Hashemi, autre candidat ultraconservateur.

En ce vendredi, les Iraniens sont appelés à voter pour un nouveau président de la République islamique. Un scrutin organisé dans l’urgence après la mort tragique du président Ebrahim Raïssi, il y a un peu plus d’un mois. Le taux de participation des Iraniens appelés à choisir leur président renseigne sur l’importance du scrutin aux yeux des électeurs. Le seuil des 59% d’abstentions avait déjà fait couler beaucoup d’encre au lendemain du scrutin législatif de 2021.

En tout cas, les plus critiques du système iranien laissent entendre que la qualification d’un des candidats soutenus par les réformateurs exprime une volonté de prouver que le jeu démocratique reste ouvert en Iran. Masoud Pezeshkian est soutenu par Javad Zarif, rappelle-t-on.

La tâche n’est pas facile, le candidat s’est lui-même présenté comme un réformateur conservateur. De nombreuses figures réformatrices ont annoncé lors des dernières législatives ne plus croire en la capacité de la République islamique de se réformer de l’intérieur.  Les pouvoirs du président semblent en effet s’être réduits ces dernières années. Le Guide suprême a toujours eu le dernier mot sur les grandes lignes politiques du pays, mais la marge de manœuvre du président a évolué depuis 1979.

Le sujet qui a dominé la campagne est la réalité économique désastreuse dans lequel se trouve le pays. Mohammad Ghalibaf estime d’ailleurs que la levée des sanctions est l’unique motivation de discussions plus poussées avec les diplomaties européennes et américaines. Il appelle cependant à accroître les capacités nucléaires du pays pour forcer les occidentaux de négocier avec l’Iran. Le candidat soutenu par les réformateurs M. Pezeshkian promeut lui le rétablissement de relations constructives avec Washington et les capitales européennes afin de sortir l’Iran de son isolement.

Autre enjeu qui se profile en filigranes est la succession d’Ali Khamenai, 85 ans, Guide suprême à la tête du pays depuis 1989. Le défunt E. Raïssi avait un moment été pressenti pour le remplacer. L’heureux élu pourrait donc avoir à gérer cette période charnière dans l’histoire de la République islamique d’Iran.

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