Les forces yéménites ont tiré, vendredi 15 décembre, contre un navire allemand en mer Rouge, ont indiqué un responsable américain et l’agence de sécurité maritime britannique, au lendemain d’une attaque similaire dans cette zone maritime stratégique.
« Nous savons que quelque chose qui a été tiré d’une région contrôlée par Ansarullah au Yémen a touché un navire qui a été endommagé, et qu’un incendie a été signalé », a affirmé à l’AFP un responsable militaire américain. L’attaque a également été rapportée par l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, qui a précisé qu’elle n’avait pas fait de victimes. Selon l’agence de société de renseignement Ambrey, le navire a été touché par un projectile alors qu’il traversait le détroit de Bab Al Mandab. « Il s’agit d’un porte-conteneur allemand battant pavillon du Liberia, détenu par la société Hapag-Lloyd AG, qui a des bureaux dans les ports israéliens d’Ashdod, de Haifa et Tel-Aviv », a indiqué Ambrey.
La veille, les forces yéménites ont également revendiqué une attaque contre un cargo à destination d’Israël en mer Rouge. Elles ont précisé dans un communiqué avoir mené une « opération militaire contre un porte-containers, le Maersk Gibraltar », qui faisait route vers Israël, « en le visant par un drone qui l’a touché de plein fouet ». « L’opération intervient en réponse à l’oppression infligée au peuple palestinien, qui est actuellement victime d’assassinats, de destructions et de siège dans la bande de Gaza », selon l’état-major de Sanaa.
D’après le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le missile a été tiré juste au nord du détroit de Bab al-Mandab, passage étroit entre le Yémen et Djibouti, une route clé vers le canal de Suez et le port occupé d’Eilat.
La société de renseignement Ambrey a déclaré que le navire, un porte-conteneurs de 340 mètres, construit en 2016, battant pavillon de Hong-Kong et appartenant aux Iles Marshall, avait essuyé des tirs à 45 milles marins de la ville yéménite de Mocha et que l’équipage était indemne.
« Ambrey croit savoir que la société mère a coopéré avec un transporteur israélien, mais il n’a pas été établi que ce navire était exploité par Israël », a-t-elle écrit. Selon le Centcom, le missile a été tiré juste au nord du détroit de Bab al-Mandab, passage étroit entre le Yémen et Djibouti, une route clé vers le canal de Suez et le port occupé d’Eilat.
Comme ils l’ont fait avec plusieurs autres navires récemment, les forces yéménites ont d’abord ordonné au navire d’accoster dans un port yéménite avant de tirer sur lui quand il n’a pas obtempéré, a indiqué la société de renseignement. Dans leur communiqué, les forces yéménites affirment avoir mené l’attaque après que l’équipage a refusé d’obtempérer et ont ajouté avoir « empêché durant les dernières 48 heures le passage de plusieurs navires » qui se dirigeaient vers Israël.
Eilat sinistré
Le site américain Axios a rapporté que « l’arrivée des navires commerciaux dans le port israélien d’Eilat a été quasi-totalement interrompue à la suite d’attaques du Yémen en mer Rouge contre tout navire en lien avec Israël ». Il a rapporté que des responsables US ont déclaré que l’administration Biden avait récemment envoyé des messages à Sanaa par plusieurs canaux, « l’avertissant de la poursuite de ses attaques contre Israël » dans la mer Rouge.Et d’ajouter que « l’armée israélienne a déclaré que depuis le début de la guerre contre Gaza, le front du Yémen a mené plus de 70 attaques aux drones et missiles balistiques vers Israël », qui se trouve à plus de 1 000 milles du Yémen.
Le site explique « qu’au cours des dernières semaines, le Yémen a intensifié ses attaques et a commencé à cibler des navires commerciaux à proximité du détroit de Bab al-Mandab, dans la mer Rouge appartenaient à des sociétés israéliennes ou se dirigeant vers Israël ». Des responsables américains ont déclaré que récemment, Tim Lenderking, envoyé spécial américain au Yémen, a demandé à ses homologues d’Arabie saoudite, d’Oman et du Qatar de « transmettre des messages d’avertissement au Yémen ». Ils admettent que « ces avertissements n’ont pas encore abouti à l’arrêt des attaques en provenance du front yéménite. Pis encore, l’arrivée des navires commerciaux au port d’Eilat a presque complètement cessé », selon Axios.
Le site a fait savoir que « les navires à destination d’Israël depuis l’Asie empruntent désormais une route qui fait le tour de l’Afrique, rendant le voyage plus long de trois semaines et plus coûteux ». Ajoutant qu’« au cours des deux dernières semaines, les navires se dirigeant vers d’autres ports en dehors d’Israël ont également commencé à emprunter la route la plus longue pour atteindre l’Europe afin de ne pas être pris pour cible ».
Il convient de noter que le mouvement Ansarullah réitère que « l’objectif de ces attaques est de parvenir à l’arrêt de l’agression israélienne et la levée du blocus contre Gaza », n’épargnant de ses opérations dans sa zone d’influence que les bateaux qui ne desservent pas Israël.
Plus tôt jeudi, l’agence américaine Bloomberg a affirmé que « les responsables de l’administration du président américain sont confrontés à un dilemme dans leur réponse à la vague d’attaques en mer Rouge ». Tout en joutant que « l’administration américaine ne veut pas se laisser entraîner dans une guerre plus large au Moyen-Orient ».
De son côté, Eliezer Merom, ancien commandant de la marine israélienne, a déclaré que les forces armées yéménites imposent un blocus naval complet à Israël, ce qui avait entraîné la perturbation de la sortie et de l’entrée de 95 % des marchandises.