« Vers 4 heures du matin, à la suite d’une attaque de drone, un incendie s’est déclaré dans un dépôt pétrolier de la région de Tsimliansky », a annoncé sur Telegram Vassili Goloubev, gouverneur de la région de Rostov. « Selon les données préliminaires, il n’y a ni morts, ni blessés » a-t-il ajouté, précisant qu’une cinquantaine de pompiers étaient mobilisés pour maîtriser le sinistre. Le responsable régional a annoncé l’extinction de l’incendie peu après 10 heures du matin.

De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé en début de matinée avoir intercepté dans la nuit quatre drones ukrainiens au-dessus du territoire russe, dont dans la région de Rostov. Une relative accalmie, en comparaison de certaines nuits, où les forces ukrainiennes envoyaient plus d’une centaine de drones contre les régions russes.

Située à proximité de territoires contrôlés par Kiev, la région de Rostov est régulièrement soumise à ces raids ukrainiens. Mi-juin, une raffinerie de pétrole de la ville Azov, située à environ 25 kilomètres au sud-ouest de Rostov-sur-le-Don, la capitale de la région, avait pris feu à la suite d’une de ces attaques de drones. Fin mars, le Financial Times avait relaté que Washington aurait « exhorté » l’Ukraine à mettre fin à ses attaques contre les infrastructures énergétiques russes. Demandes motivées par la crainte que ces raids puissent notamment réduire l’offre de pétrole russe et ainsi  « faire grimper les prix mondiaux du pétrole » à quelques mois des présidentielles aux États-Unis.

Des F-16  pour Kiev

A rappeler que les pays de l’OTAN ont annoncé le 10 juillet dernier, en marge d’un sommet à Washington, avoir commencé le transfert d’avions de combat F-16 à l’Ukraine. « Je suis heureux d’annoncer qu’à l’heure où nous parlons, le transfert des avions F-16 est en cours, en provenance du Danemark et des Pays-Bas », a déclaré Antony Blinken, secrétaire d’État américain. Ces avions de combat américains « voleront dans le ciel ukrainien cet été pour s’assurer que l’Ukraine puisse continuer à se défendre efficacement contre l’agression russe », a ajouté le chef de la diplomatie US. Cette livraison aurait pour but de « faire réfléchir » le président russe « sur le fait qu’il ne survivra pas à l’Ukraine, qu’il ne nous survivra pas et que, s’il persiste, les dommages qui continueront d’être causés à la Russie et à ses intérêts ne feront que s’aggraver », n’a pas craint d’ajouter A. Blinken.

 « Les F-16 rapprochent d’une paix juste et durable, en démontrant que la terreur doit échouer partout et à tout moment », s’est aussitôt félicité sur X Volodymyr Zelensky, présent à Washington pour ce sommet du bloc militaire occidental. Celui-ci s’est déclaré « reconnaissant » envers ses alliés, car les F-16 pourront  « renforcer la défense antiaérienne » ukrainienne.

La veille, lors d’une prise de parole au Ronald Reagan Institute, V. Zelensky s’était pourtant plaint du nombre à ses yeux insuffisant d’avions de combat qui lui avait été promis par les chancelleries occidentales. « Nous avons une décision autour de 10, 20. Même si nous en avons 50, ce n’est rien », avait-il affirmé, déclarant vouloir « 128 » exemplaires du chasseur-bombardier américain afin de faire face à l’aviation russe.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a pour sa part indiqué que Bruxelles et Oslo s’étaient engagés à fournir à Kiev des « avions supplémentaires ». Jonas Gahr Støre, Premier ministre norvégien, a précisé que la Norvège livrerait six appareils à l’Ukraine, prévoyant de débuter son transfert cette année. Jusqu’à présent, la Norvège n’avait pas précisé le nombre d’avions de combat qu’elle souhaitait livrer aux forces ukrainiennes. Une dizaine de pays s’étaient entendus, lors du précédent sommet de l’Alliance à Vilnius en juillet 2023, afin d’entraîner les pilotes et les mécaniciens de ces appareils américains.

Deux mois plus tôt, la Maison Blanche avait donné son feu vert à leur livraison à l’Ukraine. L’attente était telle que certains députés à Kiev ont même accusé Washington de sciemment retarder ces formations afin de ménager Moscou.

Du côté de la Russie, les autorités accusent régulièrement l’Occident de prolonger le conflit en fournissant des armes aux forces de Kiev. Ces avions de combat « brûleront », comme les chars d’assaut Leopard fournis par Berlin, avait ainsi déclaré Vladimir Poutine en juin 2023. Mi-juillet, Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, avait averti que Moscou considérerait « comme une menace de l’Occident dans le domaine nucléaire » la présence de F-16 dans l’arsenal de Kiev, cet appareil étant habilité par les autorités américaines à transporter la bombe thermonucléaire B61-12.

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