Les protestataires ont affirmé que « l’Égypte et son peuple se tiennent aux côtés des Palestiniens et de leurs droits ». Des militants ont publié des photos et des vidéos de foules égyptiennes venues de tous les gouvernorats vers le passage de Rafah dans le nord du Sinaï, soulignant que « le peuple égyptien répond à Trump ». Les participants aux manifestations ont déclaré : « Maintenant, le peuple égyptien des différents gouvernorats égyptiens afflue vers le passage de Rafah dans la plus grande manifestation de soutien à Gaza et à son peuple ; et en rejet des plans visant à déplacer les résidents de Gaza. » Le hashtag « Peuple égyptien : non au déplacement des Palestiniens » est arrivé en tête des tendances sur les réseaux sociaux.

Des délégations de forces politiques, de partis, de syndicats et de la société civile de divers gouvernorats égyptiens ont participé à ces manifestations. Les participants ont affirmé leur rejet absolu du déplacement des Gazaouis, le qualifiant de « liquidation de la cause palestinienne et de violation du droit des Palestiniens à l’autodétermination », soulignant que l’Égypte était et est toujours le principal soutien de la cause palestinienne (Sic !).

Le président américain a renouvelé, jeudi 30 janvier, ses déclarations appelant au déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza, affirmant que « l’Egypte et la Jordanie devraient les accepter ». Interrogé sur la possibilité pour l’Égypte et la Jordanie d’accepter des Palestiniens de Gaza, Donald Trump a déclaré : « Ils le feront », a-t-il déclaré. Le président américain a ajouté : « Nous leur avons donné (à l’Egypte et à la Jordanie) beaucoup, et ils le feront. »

Les réactions égyptiennes rejetant le déplacement des Gazaouis se sont poursuivies depuis que D. Trump a proposé leur transfert vers les pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie, invoquant le « manque d’endroits appropriés pour vivre dans la bande de Gaza », ravagée par plus de 15 mois de guerre israélienne.

Coté officiel égyptien, les politiciens ont évité de faire directement référence à la proposition de Trump, mais ils ont en gros exprimé le refus catégorique de leur pays du déplacement des Palestiniens de Gaza, c’est ce qui ressort du communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères dimanche, des discours de Hanafi Gebali, président du Parlement, lundi et de Badr Abdel Aati ministre des Affaires étrangères devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, mardi. En outre, plusieurs pays, dont la Jordanie, l’Irak, la France, l’Allemagne, la Ligue arabe, l’Organisation de la coopération islamique et les Nations unies, ont rejeté la proposition de Trump.

A signaler que la France a annoncé le déploiement de trois gendarmes spécialisés dans la police aux frontières pour participer à la mission européenne EUBAM Rafah, visant à renforcer la gestion du passage entre la bande de Gaza et l’Égypte. Par voie de communiqué, le Quai d’Orsay a précisé que ces agents français rejoignent une mission comptant une vingtaine de membres, incluant notamment des Italiens et des Espagnols. L’objectif de cette mission est d’ « assurer la présence d’une tierce partie de confiance » au point de passage de Rafah et de « soutenir le redéploiement de l’Autorité palestinienne » à ce poste clé. Ce déploiement intervient alors que « plusieurs centaines de civils en urgence médicale s’apprêtent à être évacués de Gaza ».

Créée en 2005, EUBAM Rafah est une mission civile de l’Union européenne qui fournit une assistance technique en matière de gestion intégrée des frontières à l’administration palestinienne. Son redéploiement a été décidé par les ministres des Affaires étrangères de l’UE, réunis à Bruxelles le 27 janvier dernier, à la demande conjointe de l’Autorité palestinienne et d’Israël, en coordination avec l’Égypte. Le Hamas a été exclu de l’opération.

Le passage de Rafah, seul point de sortie pour les habitants de Gaza ne passant pas par Israël, a une importance stratégique majeure. Fermé depuis mai 2024 après une attaque israélienne sur Rafah, il est resté inaccessible jusqu’à cette nouvelle mission européenne. Depuis la fermeture de ce point de passage, l’aide humanitaire ne transitait plus que par le poste de Karam Abu Salem (baptisé par les Israéliens Kerem Shalom), sous contrôle israélien.

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