Quelques roquettes ont encore été tirées dans le quart d’heure ayant suivi l’entrée en vigueur théorique de la trêve (19h TU), suivies de nouvelles frappes israéliennes avant un retour au calme. Célébrant une « victoire » en agitant des drapeaux palestiniens ou de divers groupes armés, quelques centaines de personnes se sont réunies dans la soirée sur une place de Gaza.
Selon l’armée israélienne, deux roquettes ont encore été tirées de Gaza après 23 heures (20h TU), sans faire de victime. L’escalade meurtrière de cette semaine a été la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022. Elle avait commencé mardi par des raids aériens ayant tué trois commandants militaires du Jihad islamique qualifié de « terroriste » tant par les États-Unis et l’Union européenne que par Israël.
Israël et le Jihad islamique ont remercié l’Égypte pour sa médiation, que Washington a également saluée. La Maison Blanche s’est félicitée de l’annonce d’une trêve « afin d’éviter de nouvelles pertes humaines et de rétablir le calme, à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens », a souligné Karine Jean-Pierre, porte-parole, dans un communiqué.
À Gaza, Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, a mis en garde Israël contre « toute action stupide ou assassinat de commandants […] de la résistance palestinienne », alors que Mohammad al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique joint par téléphone au Caire a fait part d’un accord incluant un engagement d’Israël « à cesser de cibler des combattants ».
Dans ce contexte, Ziyad al-Nakhala, secrétaire général du Jihad islamique, a affirmé dimanche que le mouvement « a perdu beaucoup de ses chers frères, et nous leur disons adieu avec fierté », soulignant « qu’un peuple dont les dirigeants sont tombés en martyre ne sera jamais vaincu ».
« Nos ennemis voulaient nous noyer avec notre sang, nous faire taire pour acheter nos vies avec humiliation, ce que les moudjahidines de notre brave peuple palestinien, à savoir les brigades AlQuds, ont réfuté », a-t-il fait valoir lors d’un discours à l’occasion de l’annonce de la victoire de la résistance dans « la Vengeance des libres ». Il a ajouté que « la situation nécessitait d’agir de la sorte, voire plus », soulignant que « toutes leurs villes (occupées) étaient sous la portée des missiles des Brigades d’Al-Quds et de la résistance palestinienne ».
Al-Nakhala a également affirmé que « le peuple palestinien, malgré sa douleur, est sorti la tête haute partout, à Gaza, en Cisjordanie et dans le monde entier, en recevant plus de soutien et d’assistance ». Ajoutant que ces jours sont « des jours d’honneur et de dignité pour notre peuple, qui, avec de simples capacités, a fait face à toute cette agression » et que le peuple palestinien « n’a pas été brisé et ne le sera pas… la résistance avec toutes ses factions constituait un rempart fortifié ».
A ses yeux, « la résistance est sortie de cette bataille avec les armes à la main, et ses combattants sur le terrain, sont prêts à faire face à toute agression ».
« La réponse d’Israël à l’initiative égyptienne » signifie que « la réponse au calme sera le calme, et que si Israël est attaqué ou menacé, il continuera à faire tout ce qu’il doit faire pour se défendre », a indiqué un communiqué de Tsachi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benyamin Netanyahu, sans confirmer le moindre accord.
À Gaza, territoire sous blocus israélien depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas en 2007, le ministère de l’Intérieur a accusé Israël de concentrer ses frappes « sur des objectifs civils et des bâtiments résidentiels ».
Depuis mardi, les affrontements ont coûté la vie à 34 Palestiniens. Côté israélien, une octogénaire a été tuée jeudi à Rehovot, dans le centre d’Israël.« Je suis profondément attristé par les pertes de vies humaines […] y compris celles d’enfants et de femmes, causées par des frappes israéliennes et les tirs aveugles de roquettes vers Israël par le Jihad islamique et d’autres groupes », a déclaré Tor Wennesland, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, dans un communiqué. « J’appelle toutes les parties à respecter le cesse-le-feu » et « j’attends avec impatience le rétablissement de l’accès » de l’aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté.
