Rêve géorgien obtient ainsi une majorité des sièges dans le nouveau Parlement, mais n’atteint pas la majorité constitutionnelle fixée à 113 sièges sur les 150. Si, la veille, Rêve géorgien avait reconnu ces élections législatives comme valides, les partis de la coalition pro-européenne, d’opposition, ont refusé de reconnaître les résultats du scrutin. « Nous ne reconnaissons pas les résultats faussés d’élections volées », a ainsi lancée lors d’une conférence de presse Tina Bokoutchava, leader du Mouvement national uni, parti créé par , Mikheil Saakachvili, ancien président, qui a depuis obtenu la nationalité ukrainienne. Nika Gvaramia, l’un des leaders du parti Ahali («Nouveau»), a quant à lui dénoncé un « coup d’État constitutionnel ». À l’étranger, Rêve géorgien n’a obtenu que 17,7% des voix dans 52 des 67 bureaux de vote, selon la Commission électorale centrale de Géorgie. L’opposition, quant à elle, a obtenu 70% des voix. Les dirigeants du parti au pouvoir ont déjà accusé l’opposition de tenter de perturber la situation dans le pays. Le scrutin, à l’instar de la campagne l’ayant précédé, a été marqué par des tensions entre les deux camps. Le 26 octobre, en milieu de journée, « des incidents » en marge du scrutin, signalés par « des ONG », avaient largement été relayés par les médias occidentaux, notamment celle d’une bagarre devant un bureau de vote et à laquelle « des journalistes et des médias » ont pu assister. La vidéo, relayée sur le compte X de la chaîne d’opposition Formula News, montrerait un groupe d’hommes « lié » à Rêve géorgien, parti au pouvoir, « agresser physiquement des partisans de l’opposition » devant un bureau de vote à Tbilisi.
Durant la journée de vote, Salomé Zourabichvili, présidente du pays, ancienne ambassadrice du Quai d’Orsay, ouvertement opposée au gouvernement, avait elle-même publié une vidéo où elle interpellait le ministre de l’Intérieur et dénonçait des violences « profondément préoccupantes […] dans différents bureaux de vote ». Le 23 octobre, Chalva Papouachvili, président du Parlement, avait déclaré que la campagne électorale se déroulait sur fond d’ « ingérence étrangère » et que certaines forces en Géorgie se préparaient à un coup d’État après le scrutin. « Il s’agit d’une campagne fasciste ordinaire. Ils ont déclaré que la majorité de la population géorgienne était ennemie. Jusqu’à présent, la représentation de l’UE n’a pas réagi, ce qui encourage naturellement ce type de terreur de la part des organisations financées par l’UE », avait-il par ailleurs déclaré, selon des propos rapportés par Sputnik.