Les Etats-Unis ont mené, mardi soir, une nouvelle agression contre le Yémen. Les médias yéménites ont fait état de 15 raids ayant ciblé l’île de Kamaran dans la mer Rouge. Les avions américains ont également bombardé à 13 reprises les districts d’Al Salem et de Kitaf à Saada, dans le nord du Yémen. Dans l’est du pays, l’agression américaine a visé le district d’Al Zaher, ainsi que le district de Sufyan dans le gouvernorat d’Amran, au nord de la capitale Sanaa. Lundi, les avions américains avaient lancé 15 frappes aériennes contre le gouvernorat de Ma’rib, dans le nord-est du Yémen.

Depuis la mi-mars, les forces spéciales américaines mènent des frappes aériennes contre de vastes zones du Yémen, faisant environ 340 martyrs et blessés, ainsi que des dégâts importants.

A rappeler que les Emiratis ont démenti les assertions selon lesquelles avec le soutien des États-Unis, les milices qu’ils soutiennent au Yémen prévoient une offensive terrestre pour prendre la ville portuaire de Hodeïda des mains du gouvernement et des forces armées yéménites dirigés par Ansarullah, selon le WSJ du 15 avril. Une action qui raviverait la guerre civile dévastatrice du pays. Le journal a précisé que « des sociétés privées de sécurité américaines ont conseillé des factions yéménites sur une éventuelle opération terrestre, ont déclaré des personnes impliquées dans la planification. Les Émirats arabes unis, qui soutiennent ces factions, ont évoqué le plan avec des responsables américains ces dernières semaines ». L’offensive terrestre vise à tirer parti de la récente campagne de bombardements américains visant les forces armées yéménites.

Des responsables US ont confié au journal ont déclaré que Washington a lancé plus de 350 frappes durant sa campagne actuelle contre le Yémen et affirment que les forces yéménites s’en sont trouvées affaiblies.

Alors que le gouvernement de salut national dirigé par Ansarullah contrôle les régions les plus peuplées du Yémen, y compris la capitale, Sanaa, et la ville portuaire stratégique de Hodeïda, d’autres parties du pays sont restées sous le contrôle des factions soutenues par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite depuis la fin de la guerre civile en 2022.

Le plan dévoilé par le journal US assure que des factions du Conseil de transition du Sud (CTS) soutenu par les Émirats arabes unis (EAU) déploieraient leurs forces au nord, sur la côte ouest du Yémen, et tenteraient de s’emparer du port de Hodeïda sur la mer Rouge, ont déclaré des sources yéménites pro-EAU. En cas de succès, l’opération terrestre repousserait les Ansarullah d’une grande partie de la côte, d’où sont lancées les attaques contre les navires liés à Israël transitant par la mer Rouge.

A signaler que les forces armées de Sanaa ont commencé à attaquer des navires liés à Israël en novembre 2023 en réponse au génocide des Palestiniens à Gaza par Israël. Peu de temps après, les États-Unis ont lancé une guerre contre le Yémen au nom d’Israël.

La prise de Hodeïda serait un « coup dur » pour le gouvernement yéménite dirigé par Ansarullah,« le privant d’une bouée de sauvetage économique tout en coupant sa principale route d’approvisionnement en armes en provenance d’Iran », écrit le WSJ.

Les responsables de l’Arabie saoudite, qui soutient une autre faction yéménite, le Conseil présidentiel de direction (PLC), ont déclaré en privé qu’ils ne comptent pas participer ou aider à une offensive terrestre au Yémen.

Durant la guerre civile, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, aux côtés des Émirats arabes unis, a orchestré une campagne de bombardements de grande ampleur au Yémen qui a tué près de 15 000 personnes, tandis que la marine saoudienne bloquait les principaux ports du pays, provoquant une crise humanitaire qui a fait des centaines de milliers de morts au Yémen.

En 2018, Riyad a lancé trois opérations contre Ansarullah pour tenter de s’emparer de Hodeidah, mais en vain. Les forces d’Ansarullah ont riposté en lançant des attaques de missiles balistiques et de drones sur des villes saoudiennes, frappant notamment un site de stockage de pétrole de Saudi Aramco à Djeddah, menaçant de dévaster la production et les exportations de pétrole du royaume. Les forces de Sanaa ont également réagi à l’agression des Émirats arabes unis contre le Yémen en lançant leurs premières attaques de drones et de missiles sur Abou Dhabi en janvier 2022, visant trois camions citernes et une infrastructure d’extension d’aéroport en construction.

Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite auraient coopéré avec la filiale locale d’Al-Qaïda, dite Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), et y auraient recruté des combattants pour les aider dans leur guerre par procuration contre les Ansarullah. Sans succès…

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