La SNCF a annoncé le 26 juillet que son réseau de trains à grande vitesse avait été la cible d’une « attaque massive » visant à le « paralyser ». « Plusieurs actes de malveillance concomitants » ont touché les lignes de TGV Atlantique, Nord et Est, a annoncé le groupe ferroviaire dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. « Un grand nombre de trains sont détournés ou supprimés. Des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager » les installations des lignes à grande vitesse, a-t-il été précisé. « La LGV Sud Est n’est pas touchée, un acte de malveillance a été déjoué », a ajouté l’entreprise publique. « Ce sont des agents de maintenance qui ont fait fuir un groupe de personnes prêts à passer à l’acte », a confié au Parisien une source au ministère des Transports. Lors d’un point presse, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a déclaré que 250 000 voyageurs étaient affectés ce 26 juillet et 800 000 « sur le weekend ». Prévoyant des perturbations « jusqu’à lundi matin », la compagnie Eurostar a annoncé l’annulation de « 25% » des trains reliant Paris à Londres, tant ce 26 juillet qu’au cours du week-end.

« Je condamne fermement ces agissements criminels qui vont compromettre les départs en vacances de nombreux Français », a réagi sur X Patrice Vergriete, ministre des Transports. « Je veux vraiment condamner de la manière la plus ferme ce qui se passe ce matin », a pour sa part déclaré sur RMC/BFMTV, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques, s’inquiétant du « bon acheminement de toutes les délégations vers les sites de compétition ». «Nos services de renseignement et nos forces de l’ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels », a pour sa part affirmé Gabriel Attal, Premier ministre. « Honte aux vandales qui privent de départ en vacances de nombreuses familles, et ce, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture » des Jeux olympiques, a écrit sur le réseau X Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Entreprises. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a déclaré sur BFMTV qu’il s’agissait d’une « volonté de déstabilisation de la France au moment où vont être lancés les Jeux olympiques et paralympiques ».

Selon des informations du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), ces sabotages auraient eu lieu dans l’Eure-et-Loir et l’Yonne, respectivement à l’ouest et au sud de l’Île-de-France, dans le Pas-de-Calais (Hauts-de-France), ainsi qu’en Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse (Grand Est). «Il s’agit manifestement d’une action soigneusement préparée en amont», a estimé ce think tank fondé par l’avocat Thibault de Montbrial.

Cet incident, qui survient quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques sur les quais de la Seine, dénote avec les imposantes mesures de sécurité déployées dans la capitale à l’occasion des JO. « On a filtré le moustique et laissé passer le chameau », a raillé sur X Paul Sugy, journaliste du Figaro qui y voit une « première faillite majeure » des JO de Paris. « Il faut scanner 20 fois un QR code pour passer la Seine, mais cette action a été préparée au nez et à la barbe des services…», a-t-il ajouté.

Les saboteurs « ne vont pas gâcher la fête », a assuré Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des JO, dans la foulée des perturbations survenues dans la matinée sur le réseau SNCF, précisant que « tous ces scénarios » avaient été anticipés. « On ne va pas se laisser déstabiliser », a-t-elle lancé. « Ce n’est ni la première ni la dernière des difficultés que nous aurons », a-t-elle ajouté.

Le revers de la médaille

À l’approche des Jeux olympiques de Paris, les manifestations se succèdent dans la capitale parisienne. L’une d’elles visait notamment la cérémonie d’ouverture des JO, annoncée comme « grandiose » et à laquelle sont attendues plus de 300 000 personnes sur les pourtours de la Seine. Dénonçant le « paroxysme d’un « capitalisme de fête » », le collectif Le Revers de la médaille, qui regroupe plus de 70 organisations (telles qu’Utopia 56, la Ligue des droits de l’Homme, la Cimade ou le Secours islamique France), avait donné rendez-vous au public place de la République le 25 juillet au soir, afin de « donner la parole aux personnes qui ont été déplacées, violentées, réprimées » par l’organisation de ces JO. Un appel auquel plusieurs centaines de personnes ont répondu.

« Pendant un an, alors qu’on nous avait vendu des Jeux inclusifs, exemplaires et différents de toutes les autres éditions […], les populations les plus fragiles, les plus exclues – les personnes à la rue, les migrants, les travailleurs du sexe, les personnes roms, les usagers de drogues – ont été enlevées de la capitale, envoyées dans d’autres régions, tous simplement dispersées dans l’espace public », avait dénoncé quelques heures plus tôt sur BFMTV Paul Alauzy, porte-parole du Revers de la médaille. Depuis des mois, ce collectif s’insurge contre le traitement, notamment des sans-abris et des migrants, dans le cadre des Jeux olympiques de Paris, accusant les autorités françaises de pratiquer un « nettoyage social » dans la capitale en vue des JO. Sur fond d’appel de certains élus insoumis à interdire le drapeau et l’hymne israélien, une cinquantaine de personnes se sont jointes au rassemblement de la place de la République où elles ont crié « Macron complice, Israël assassin » ou « Nous sommes tous des enfants de Gaza ». Au même moment, un autre groupe, aussi nombreux, brandissait des panneaux « Les Jeux olympiques de l’antisémitisme : ouvrons grand les yeux » ou « Antisionisme, antisémitisme », et scandait « Antisémitisme n’est pas de l’olympisme ». Parallèlement, la préfecture d’Île-de-France a annoncé le 25 juillet que près de 350 personnes avaient été « prises en charge et orientées vers des hébergements d’urgence franciliens ». Ces dernières, accompagnées par l’association Utopia 56, campaient sur le parvis de la mairie du XVIIIe arrondissement depuis le 23 juillet afin de réclamer un logement.

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