L’axe de la résistance en appui à la lutte du peuple palestinien est esseulé face à la coalition américano-sioniste qui persiste dans ses bombardements aussi aveugles qu’indiscriminés. On assiste à un bis-repetita de la stratégie du « choc et de l’effroi » éprouvée lors de la deuxième guerre du Golfe contre l’Irak, la bande Gaza puis le Liban se prêtant au déploiement de cette stratégie dévastatrice. Une réalité que la résistance n’ignore pas et compose avec. Ainsi, dans la matinée de vendredi, vers 7 :00, le Hezbollah a assuré avoir bombardé Krayot au nord de Haïfa à l’aide d’un barrage de roquettes.  Dans cette région se trouve plusieurs bases israéliennes et la société Rafael pour les industries militaires. Les sirènes d’alerte ont retenti de nuit comme de jour à Misgav Am et Margaliot dans le Doigt de la Galilée, dans la banlieue nord de Haïfa, au sud du lac Tabarayya (Tibériade) par crainte d’une infiltration de drones, à Yara’un en Galilée occidentale, Dovev en Galilée occidentale, Eilania et son entouage à l’est de Tabarayya. Pas moins de 30 missiles ont été lancés depuis le Liban vers la Galilée centrale, à l’est d’Akka faisant retentir les sirènes à Shlomi et Ras Naqoura. La Résistance islamique a bombardé la colonie de Karmiel avec une grande salve de missiles comme elle a visé un convoi de véhicules et de soldats ennemis israéliens à Saasa’ avec un lourd missile de type Burkan. En outre, des rassemblements de soldats israéliens à Kiryat Shmona ont été la proie d’une salve de missiles. Au moins 14 opérations avaient été recensées par les médias locaux contre l’entité sioniste dont les avions et drones ne quittent pas le ciel libanais.

On assiste à une baisse du rythme des opérations par rapport à la veille, jeudi, journée durant laquelle 32 ont été menées avec, pour conséquences, la mort d’au moins 17 militaires israéliens. Vers minuit, le Hezbollah a signalé avoir bombardé à l’aide de barrages de missile Fadi-2 la base Nasher à l’est de Haïfa, après avoir revendiqué le bombardement de la base Glilot et le siège du Mossad au nord de Tel Aviv dans le cadre des « Opérations Khaybar ». Entre 19 :00 et 22 :00 elle a fait état de barrages de roquettes sur la ville occupée de Safed, de tirs de roquettes contre un rassemblement de soldats israéliens dans la colonie d’Avivim, le bombardement a deux reprises de la région al-Thaghra et Khallat Mahafer dans les terres du village Odayssé, et une salve de roquettes sur le site al-Baghdadi

Dans la nuit les raids israéliens sur le sud du Liban ont visé les localités d’Odayssé, Kafarkela, le cours du fleuve Litani, al-Khardali, les périphéries de Deir Mimas, Bourj al-Molouk, Baysariyeh, al-Majadel (casa de Tyr). Par ailleurs, l’armée d’occupation a adressé un avis d’évacuation des villages et localités du sud. Des raids d’une violence inouïs ont frappé dans la nuit de jeudi à vendredi la banlieue sud de Beyrouth. Les quartiers visés sont al-Hadath, l’artère sayed Hadi Nasrallah, Rweiss et Mreyjeh. Les explosions ont été entendues dans la capitale. Des raids ont été menées simultanément dans la Bekaa à l’est du pays. Un autre raid a visé la périphérie du passage frontalier avec la Syrie al-Masnaa et l’autoroute internationale entre le Liban et la Syrie a été coupée. L’agence nationale de l’information a dénombré 10 raids sur la banlieue. Des médias libanais en ont recensé 13. Des sources sécuritaires ont indiqué que l’ampleur des raids était plus importante que celle des raids qui ont tué le martyr sayed Hassan Nasrallah.

Elias Hanna, expert militaire de la chaine qatarie al-Jazeera, a affirmé que l’absence d’explosions successives montrent que les cibles frappées dans la banlieue sud ne sont pas des dépôts d’armes. Contrairement aux allégations du porte-parole de l’armée d’occupation.

Selon le quotidien libanais al-Akhbar l’ennemi frappe l’économie de la banlieue sud. Il a rendu compte que deux raids israéliens ont détruits deux entrepôts : celui de peinture Omega dans la localité d’Al-Kafa’at, et le second est l’usine Al-Waleed Plast de fabrication d’outils en plastique dans la localité de Sainte-Thérèse. D’autres raids ont détruit un terrain de football, un immeuble résidentiel et commercial du marché Moawad datant des années 1960, et plusieurs immeubles dans la localité de Sainte Thérèse qui comprend des appartements résidentiels, de grandes salles d’exposition commerciales spécialisées dans la vente d’appareils électroménagers et d’équipements industriels, ainsi qu’un grand supermarché. Dans l’après-midi de jeudi un raid israélien avait frappé un dépôt situé aux confins avec l’aéroport international de Beyrouth. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la banlieue sud de Beyrouth avait fait l’objet de 17 raids aériens et depuis des vedettes maritimes.

Selon un bilan du ministère de la Santé, 37 personnes sont tombées en martyrs et 151 ont été blessées durant les 24 dernières heures.

Les correspondants des médias arabophones sur place ont nié les informations de l’armée d’occupation israélienne selon lesquelles ses forces ont occupé des villages frontaliers. « Les allégations selon lesquelles les villages tels que Yaroun, Maroun, Kfarkela et Odayssé sont aux mains de l’occupation sont totalement infondées » a dit le correspondant d’al-Mayadeen selon lequel « l’occupation n’a pu jusqu’à présent fixer ses forces dans aucun point frontalier ». Il a rapporté que la résistance a réalisé jeudi 23 opérations sur les lignes arrière de la frontière de l’occupation israélienne avec des missiles et autres dans une tentative de frapper les lignes de soutien arrière de l’ennemi israélien dans les colonies et les casernes nord de l’ennemi. Alors qu’il y a eu 7 affrontements et accrochages en face à face entre les résistants et les militaires de l’occupation. Selon lui, le triangle Maroune-Yaroune-Aïtaroune constitue la première ligne de défense de la ville Bint Jbeil où la résistance a fait exploser 7 engins piégés tuant et blessant des militaires israéliens.

Selon la radio de l’armée d’occupation, 60 roquettes et projectiles ont été détectés depuis le Liban depuis ce vendredi matin dont 20 sur la Basse Galilée. Dans les médias israéliens, il est question de dommages très importants dans la colonie Kiryat Shmona et la Basse Galilée et d’incendies. Ils ont rapporté que le Premier ministre se trouvait à Césarée lorsqu’elle a été ciblée de missiles de la résistance et « il s’est enfui vers les abris », d’après le site israélien Walla. De son côté, Israel Hayom a écrit que le Hezbollah a implanté des caméras dans des rochers artificiels pour surveiller les mouvements de l’armée d’occupation à la frontière.

Au milieu de la journée, le correspondant de la chaine qatarie al-Jazeera a dit avoir vu des hélicoptères de l’armée d’occupation transporter des militaires vers l’hôpital Rambam à Haïfa, alors que les médias israéliens ont fait état « d’un incident pénible au Liban ».  L’armée d’occupation israélienne a indiqué que 25 soldats israéliens ont été blessés dont 11 grièvement, durant les dernières heures, sans préciser les circonstances.

Ce vendredi, la résistance a assuré dès le matin avoir bombardé la base Krayot.  Dans cette région se trouve plusieurs bases israéliennes et la société Rafael pour les industries militaires. Elle avait à l’aube tiré contre un char Merkava près de la position Malikiya à l’aide d’un obus guidé, le mettant en feu, causant des tués et blessés parmi son équipage. D’autres tirs ont été annoncés contre des concentrations de soldats et des positions militaires. Des roquettes ont été lancées contre Safed (8 :20) ainsi que sur les positions de l’artillerie de l’occupation au sud de la colonie de Kiryat Shmona (9 :15) et la base Ilania (10 :20). Des obus d’artillerie ont visé une force d’infanterie ennemie dans la vallée de Maroun al-Ras , faisant des tués et des blessés dans leur rang (11 :00), traitement réservé aussi àla position Rweisat al-Alam dans les collines libanaise occupées de Kafarchouba. Un missile lourd Bourkan est tombé sur une concentration de véhicules et de soldats sur la base Sa‘sa ‘, alors que des roquettes ont ciblé une concentration de soldats dans la colonie de Kiryat Shmona (12 :20) outre la colonie Karmiel (13 :00). 

Vers 14:25, la résistance ont repoussé une force de l’occupation qui tentait une percée à l’ouest de Yaroune avec des obus d’artillerie. A la même heure, une concentration de militaires a été bombardée avec un barrage de roquettes. La résistance a rendu compte à 16 :20, qu’elle a fait exploser trois engins piégés au passage d’une force d’infanterie qui avançait vers Maroun al-Ras, puis se sont accrochés avec eux, faisant des tués et des blessés dans leur rang, puis vers 16 :30, contre une force de l’occupation qui tentait une infiltration dans la localité de Yaroun.

Par la suite, la résistance a fait part de tirs de roquettes sur la base Nafah (17 :50), contre une concentration de soldats israéliens dans l’entourage de la position al-Baghdadi. (18 :00), sur des soldats dans la vallée Maroun al-Ras ( 18 :10) ainsi que dans l’entourage d’Avivim ( 18 :15), sur la base Qatsrin (18 :15), contre un attroupement de militaires israéliens à Kfar Giladi (18 :15) et sur la colonie Hatsur (18 :20).

« Une folie dans l’espace aérien de Haïfa et Krayot », ont commenté des média israéliens selon lesquels les sirènes d’alerte ont retenti a Gor Bet Shan, Gisher, Mina Himia, Margeliot, Misgav Am, Dovev en Galilée occidentale, a Kiryat Shmona, Margaliot, Manara, Ber‘Am, Yir’on, Sa‘sa‘, Shlome, Carmel. Il est question qu’un projectile s’est écrasé à Ma‘ilia en Galilée.

Deir Qanoun al-Nahr, Bourgholiyeh, Kafra, Vhoukine, Sahl Hazine (Bekaa), Tarayya, Aita al-Chaab, Yaroune, Bourj Rahal, Teirdebba, Ghassaniyeh, Bourj Chamali, Adloune, Kfarsir, Kherbet Selem (contre le siège de l’Organisme islamique de la Santé-2 martyrs), Marj ‘eyoun ( contre le siège de l’Organisme islamique de la Santé-4 martyrs) sont autant de localités et villages bombardés par les avions de chasse et drones israéliens au sud du Liban. Raids accompagnés aussi, par intermittence, de pilonnage de l’artillerie.  Dans la banlieue sud, de nouveaux raids ont frappé dans la journée de vendredi les quartiers Laylaki et Sfeir, à proximité de l’Université libanaise.

« Nous avons encore des surprises dans notre sac, certaines ont été exécutées et d’autres pas encore. L’opération au sud du Liban se poursuivra jusqu’à ce qu’elle soit nettoyée des moyens de guerre » aurait confié Yoav Gallant, ministre israélien de la guerre, lors d’une rencontre avec les militaires de la Division 36 aux frontières nord, d’après les médias israéliens.

Firas Abiad, ministre libanais de la Santé, a déploré 1 974 morts et 9 384 blessés depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et Israël le 8 octobre 2023, soit au lendemain de l’opération « Déluge d’Al Aqsa ». Il a ajouté, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôpital gouvernemental de Baabda, à l’est de Beyrouth, que les raids israéliens ont tué plus de 40 secouristes et pompiers et endommagé des dizaines de centres de santé.

Pour la première fois, indique-t-on, l’armée libanaise avait répliqué jeudi à une attaque israélienne contre un de ses centres à Bint Jbeil, près de la frontière sud, des tirs inédits qui font suite à l’annonce de la mort de deux soldats libanais au cours de la journée. « Un soldat a été tué après que l’ennemi israélien a visé un poste militaire dans la région de Bint Jbeil dans le sud, et le personnel militaire a répondu aux tirs », a indiqué l’armée dans un communiqué publié sur la plateforme X. Plus tôt dans la journée, un autre militaire avait été tué par une frappe israélienne. Il se trouvait à Taybé (caza de Marjeyoun), avec au moins un de ses collègues qui a été blessé, et participait à des opérations de secours avec la Croix-Rouge libanaise (CRL) après une frappe israélienne. Quatre membres de la CRL ont également été blessés. L’armée a indiqué que les blessures des secouristes et les dégâts occasionnés à l’ambulance sur les lieux sont mineurs. L’équipe déployée a pu « achever sa mission humanitaire et transporter cinq blessés et une victime militaire à l’hôpital ».C’est dans ce contexte que Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a effectué une visite inopinée dans la capitale libanaise, Beyrouth.

« Nous venons d’atterrir à l’aéroport international de Beyrouth. Notre délégation, dirigée par le ministre des Affaires étrangères Araghchi et accompagnée de deux membres du Parlement et du chef du Croissant-Rouge iranien, rencontrera sous peu des responsables libanais de haut niveau », a écrit sur la plateforme X Esmaïl Baghaï, nouveau porte-parole de la diplomatie iranienne. Il a ajouté que dix tonnes de denrées alimentaires et de médicaments seront livrées dans le cadre de l’aide humanitaire de l’Iran au Liban. Le diplomate iranien a en outre réitéré la solidarité de la République islamique avec la courageuse nation libanaise. « L’ensemble de la région devrait reconnaître la situation critique à laquelle le Liban est confronté et ses conséquences désastreuses pour l’avenir de nos nations », a souligné Baghaï.

La visite d’A. Araghchi au Liban marque la première visite d’un haut responsable iranien depuis qu’une frappe israélienne a tué en martyr le secrétaire général du mouvement de résistance du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, la semaine dernière.

Sayed Ali Khamenei a prononcé un sermon lors de la prière du vendredi qu’il a dirigé à Téhéran, s’attardant sur les derniers développements survenus au Liban et l’opération de représailles de la République Islamique d’Iran menées le 1er octobre contre les cibles stratégiques du régime sioniste.

La prière a suivi une cérémonie à la mémoire du chef du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et de ses compagnons, dont Abbas Nilforushan, haut général iranien, tués lors d’une frappe aérienne israélienne contre la banlieue de Beyrouth, le 27 septembre.

Le Leader a commencé par appeler les nations musulmanes à s’unir pour préserver leur dignité et honneur.« La politique des agresseurs arrogants du monde consiste à semer la discorde afin de régner sur les pays. C’est la politique qu’ils appliquent dans les pays islamiques et ils ont ainsi éloigné les nations musulmanes les unes des autres. Mais aujourd’hui, ces nations se sont éveillées et je vous le confirme, voici le jour où l’Oumma islamique pourra vaincre les complots des ennemis de l’islam et des musulmans », a-t-il indiqué. Comme il a rappelé que « l’ennemi de l’Iran est l’ennemi des peuples de Palestine, du Liban, de l’Irak, de l’Égypte, de la Syrie et du Yémen. Notre ennemi est le même, mais ses méthodes diffèrent. Dans un pays, il mène une guerre des nerfs, dans un autre, il utilise la pression économique, dans un autre, il utilise des bombes de 2 tonnes et dans un autre, il se pare de sourires, mais l’ordre est toujours donné par le même centre de commandement et la consigne est de s’en prendre aux communautés musulmanes. »

« Si leur politique parvient à s’imposer dans un pays, leur domination s’en trouve renforcée et ils se tournent alors vers un autre pays et puis un autre », a-t-il encore fait valoir.

La dernière prière du vendredi dirigée par l’Ayatollah remonte à janvier 2020, après que l’Iran a frappé de ses missiles une base de l’armée US en Irak, en réponse à l’assassinat  du général de corps d’armée Qassem Soleimani et de son compagnon irakien Abou Mahdi Al Mohandis.

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