« Les combats se sont étendus au Liban. D’autres pays de la région sont également touchés. Le degré de confrontation entre Israël et l’Iran a fortement augmenté. Tout cela ressemble à une réaction en chaîne et place l’ensemble du Moyen-Orient au bord d’une guerre totale », a expliqué le dirigeant russe dans un discours au sommet des Brics à Kazan, selon plusieurs médias européens.

« Il est nécessaire de mettre fin à la violence, de fournir une assistance vitale aux victimes », a-t-il ajouté, devant une vingtaine de dirigeants conviés au sommet dont Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. « La tâche urgente est sans aucun doute de lancer un processus politique global pour résoudre le problème au Moyen-Orient dans son ensemble », a souligné le maitre du Kremlin.

Pour le président russe les tensions dans la région sont une « source d’inquiétude ». « Il s’agit d’une aggravation d’un conflit de longue date », a-t-il poursuivi. Il a réitéré, à cette occasion, son appel à « la création d’un État palestinien indépendant coexistant pacifiquement avec Israël ».

Pour sa part, Xi Jinping, président chinois, a appelé les Etats membres des BRICS, jeudi, à « défendre la paix et à s’efforcer d’assurer la sécurité commune ». « Nous devrions agir ensemble pour former une force stabilisatrice pour la paix et explorer des solutions pour traiter à la fois les symptômes et les racines des questions sensibles », a déclaré Xi aux participants au sommet élargi du bloc des BRICS, qui s’est tenu dans la ville de Kazan, dans le sud-ouest de la Russie.La veille, J. Xi avait appelé à une désescalade entre la Russie et l’Ukraine, alors que la guerre dure depuis près de trois ans.

S’agissant du Moyen-Orient, le président chinois a souligné : « Nous devons continuer à faire pression pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, relancer la solution à deux États et arrêter la propagation de la guerre au Liban. Il ne devrait plus y avoir de souffrance ni de destruction en Palestine et au Liban ».

Evoquant les questions liées à l’élargissement du nouveau bloc économique, Xi a assuré le soutien de la Chine à « une plus grande implication des nations du Sud dans les questions relatives aux BRICS ». « L’essor collectif des pays du Sud est un signe clair des grands changements dans le monde », a noté Xi. « C’est un grand événement dans l’histoire du monde et un exploit sans précédent pour la civilisation humaine que les pays du Sud se dirigent ensemble vers la modernisation », a ajouté le dirigeant chinois.

Le président iranien Masoud Pezeshkian a souligné que « le groupe BRICS représente une opportunité pour les pays et le reste du monde de ne pas lier leur sort à celui des pays occidentaux, qui ont créé la violence et le terrorisme ». Dans un discours prononcé lors du sommet de Kazan, en Russie, il a indiqué que « l’Iran insiste pour que le groupe des BRICS soit loin des intérêts géopolitiques et qu’il crée une forme d’opportunités et de coopération entre les États membres ». Il a aussi appelé à tirer profit des « monnaies nationales parmi les pays BRICS et de réduire les pressions imposées par l’Occident », tout en plaidant pour « la création d’un panier de monnaies qui rassemble les pays membres du BRICS pour limiter la domination du dollar américain ».

M. Pezeshkian a estimé que « les efforts déployés jusqu’à présent pour permettre au dollar de dominer le monde sont toujours d’actualité, alors que les pays des BRICS ne peuvent pas se permettre de payer le prix de la politique américaine ». Il a ajouté, dans le contexte des influences américaines, que « les pays indépendants ne peuvent plus supporter le prix des mauvaises politiques financières menées par les États-Unis ».

Le président iranien a souligné que « son pays est attaché aux principes des BRICS, qui visent à réformer la gouvernance mondiale et le multilatéralisme et à renforcer la sécurité et la paix mondiales ».

En marge du sommet de Kazan, M. Pezeshkian a rencontré Vladimir Poutine, son homologue russe. « Nous pouvons établir une interaction constructive dans le cadre du groupe des BRICS », lui-a-t-il affirmé tout en espérant « perturber le totalitarisme américain et ses sanctions avec l’aide de la Russie, ainsi que la communication économique, politique et culturelle entre nous et la signature d’accords et leur finalisation rapide ».

Concernant les relations russo-iraniennes, il a noté « qu’elles sont stratégiques et dans l’intérêt des deux pays », selon l’agence iranienne IRNA.

En marge du sommet des BRICS, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a rencontré son homologue iranien, et ils ont convenu au cours de la réunion de l’importance des efforts conjoints pour explorer les perspectives de développement des relations bilatérales, selon un communiqué publié par la présidence égyptienne. Les deux présidents ont échangé leurs points de vue sur les développements dans la région et, dans ce contexte, A. al-Sissi a souligné « l’importance de désamorcer les tensions régionales et d’éviter une escalade non calculée, qui pourrait pousser l’ensemble de la région dans des affrontements dangereux avec des répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité régionales ». La réunion a passé en revue « les efforts et les communications intensifs de l’Égypte pour tenter de faire progresser la voie du calme et de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban », notant « la nécessité de mobiliser les efforts internationaux pour exhorter toutes les parties à traiter de manière positive les efforts visant à restaurer le calme à Gaza et dans la région, permettant de faire face à la catastrophe humanitaire ».

Abbas Araqchi,  ministre iranien des Affaires étrangères, a indiqué de son côté que « l’avenir du groupe BRICS est prometteur », expliquant que son « objectif est d’établir un ordre mondial fondé sur la paix et la justice ». Concernant les États-Unis et leur politique, il a déclaré que « Washington veut poursuivre ses politiques hostiles et autoritaires dans le nouvel ordre mondial », soulignant que « cela n’arrivera pas ». Il a ajouté que « les États-Unis ne sont pas assez forts pour maintenir leur domination ».

Mercredi, les dirigeants des BRICS ont adopté la « Déclaration de Kazan », qui résume les conclusions du sommet. Les dirigeants des Brics, qui représentent 45 % de la population mondiale et 35 % de sa production, se réunissent en sommet à Kazan, une ville située sur les rives de la Volga, à 700 km à l’est de la capitale russe Moscou, depuis mardi 23 et jusqu’à jeudi 24 octobre.  V. Poutine a déclaré que plus de 30 pays avaient exprimé leur intérêt à rejoindre les Brics, un acronyme pour désigner le groupe initial de pays à revenu intermédiaire – Brésil, Russie, Inde et Chine – fondé en 2006 et auquel l’Afrique du Sud a adhéré en 2010.

Comments are closed.

Exit mobile version