L’Occident, et particulièrement l’Europe, risque de s’affaiblir alors que la situation internationale « se complique », a estimé le Président français lors de l’ouverture de la Conférence annuelle des ambassadeurs de France, lundi 28 août. Une réunion tenue après l’expiration de l’ultimatum adressé par le Niger à l’ambassadeur français sur son sol de quitter le pays dans les 48 heures.

Cette éventuelle perte d’influence et de poids « est le fruit de l’émergence des grandes puissances internationales qui s’imposent », a indiqué E. Macron.

L’apparition de nouveaux grands acteurs sur la scène internationale se déroule sur fond de « dilution objective » de la population européenne et de diminution « de la part de l’Occident dans les échanges mondiaux », a-t-il déploré.

Selon le chef d’État français, il s’agit d’« une remise en cause progressive » de l’ordre international et de ses principes « où l’Occident a encore une place prépondérante ».

En revenant sur le sommet des BRICS couronné par l’adhésion de six nouveaux pays, il a constaté « une volonté de faire émerger un ordre alternatif », ce que le Sud global et les BRICS prônent d’ailleurs depuis des mois. « Ce serait quelque chose qui viendrait se substituer à ce qu’on appelait jusqu’alors un ordre international vu comme trop occidental », conclut-il tout en précisant que ces changements se déroulent « dans le contexte croissant des tensions sino-américaines », lesquelles « bousculent aussi notre droit international ».

Pour le locataire actuel de l’Elysée, la « montée de la politique du ressentiment » est alimentée par les idées d’un anticolonialisme « réinventé ou fantasmé », voire d’un « anti-occidentalisme instrumentalisé ». Il a toutefois reconnu « la dénonciation d’un double standard que nous avons parfois nourri », notamment « en ajustant le droit international à ce que nous pensions bon et en oubliant que la souveraineté des peuples était un des préalables à notre action ».

En résumant sa version d’un aperçu géopolitique, le Président français note que cette situation « conduit à un risque de partition du monde, à un affaiblissement de l’ordre international basé sur le droit, à un affaiblissement de l’idée démocratique […] et au fond de nos mécanismes de coopération et de partenariat existants ».

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