L’Angola a annoncé, mardi, son intention de faciliter des discussions directes entre la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, dans le but de mettre un terme au conflit qui déchire l’est du pays depuis longtemps. Cette initiative a été présentée à l’issue d’une rencontre entre le président angolais Joao Lourenço et son homologue congolais Félix Tshisekedi, à Luanda, capitale de l’Angola.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la présidence angolaise, annonçant une proposition d’éventuelles négociations directes entre la RDC et les rebelles du M23. « À l’issue de la courte visite de travail de Félix Tshisekedi à Luanda, la partie angolaise, en tant que médiateur dans le conflit qui sévit dans l’Est de la RDC, s’engage à établir des contacts avec le M23. L’objectif est de permettre aux délégations de la RDC et du M23 de tenir des négociations directes à Luanda dans les prochains jours », lit-on de même source, sans toutefois préciser la date exacte du début des pourparlers entre ces deux parties.

Commentant la visite du président Tshisekedi à Luanda sur X, Tina Salama, porte-parole du président congolais, a rappelé le processus de Nairobi, un cadre préétabli visant à trouver des solutions à la situation sécuritaire dans la partie orientale de la RDC. « Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre pré établi qui est le processus de Nairobi et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773 », écrit-elle.

Il convient de noter que cette annonce intervient deux jours avant la tenue du Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe, prévu par vidéoconférence jeudi 13 mars, où la situation sécuritaire en RDC sera au menu des discussions. Ce pays est confronté depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, particulièrement active dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers qui se sont rebellés contre le gouvernement.

Le sommet extraordinaire de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) de jeudi fait suite à la tenue d’une réunion de la troïka de l’organisation régionale – une structure de la SADC qui se concentre sur les questions de politiques, de défense et de sécurité -, le 6 mars dernier, lors de laquelle ont été émises toute une série de recommandations qui doivent désormais être validées par les chefs d’Etat.

Parmi les principales questions à trancher : l’avenir de la force militaire déployée dans le pays, la SAMIDRC, qui avait été mise en place pour remplacer celle d’une autre organisation régionale, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), dont Kinshasa réclamait le départ. Depuis la prise de Goma par le groupe armé AFC/M23, fin janvier, les soldats de la SADC sont effectivement dans l’attente d’une clarification de leur situation. « Cette force étant désormais encerclée par le Rwanda », « on devrait se diriger vers son retrait progressif », estime, pour sa part, une source congolaise proche du dossier.

Reste une question : si celle-ci se retire, par quoi peut-elle être remplacée ? Alors qu’un analyste croit savoir que « l’idée d’une force tampon semble oubliée », la réponse viendra peut-être d’une réunion attendue depuis déjà plusieurs semaines, à savoir celle qui doit réunir les chefs de la diplomatie de la SADC et de l’EAC. Une réunion qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine…

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