« Je pense que cela va arriver », a estimé le président américain depuis la Maison-Blanche, aux côtés du secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. « On en a besoin pour la sécurité internationale », a-t-il ajouté. « Nous avons nos larrons habituels en vadrouille près des côtes et nous devons faire attention, nous vous en reparlerons », a continué l’hôte de la Maison Blanche en allusion à la Russie et à la Chine.
« Je ne veux pas mêler l’Otan à cela », a répondu M. Rutte, reconnaissant toutefois que « concernant l’Arctique et le Grand Nord, vous avez complètement raison ». « Les Chinois empruntent désormais ces routes. Nous savons que les Russes se réarment. (…) Il est donc très important que les sept pays de l’Arctique, en dehors de la Russie, travaillent ensemble sur ce dossier sous l’égide des États-Unis afin de garantir la sécurité de cette région », a ajouté le secrétaire général de l’Otan.
« Assez, c’est assez », a réagi le premier ministre sortant groenlandais Mute Egede qui a annoncé jeudi qu’il allait réunir « dès que possible » les chefs de partis en réaction aux propos de D. Trump. « Cette fois, nous devons durcir notre rejet de Trump. On ne doit pas continuer à nous manquer de respect », a écrit sur Facebook M. Egede, qui continue de diriger par intérim le territoire en attendant la formation d’un nouveau gouvernement après sa défaite aux législatives mardi.
L’opposition de centre droit a remporté mardi les élections législatives au Groenland, talonnée par les nationalistes indépendantistes, lors d’un scrutin marqué par les sorties de D. Trump qui a fait part, à plusieurs reprises, de ses convoitises sur l’île arctique.
Le Groenland cherche à présent à constituer une coalition capable de déterminer la marche vers l’indépendance, pour contrer les appétits de l’Oncle Sam. Les partis politiques du Groenland, territoire autonome danois, ont dénoncé vendredi 14 mars à l’unanimité le « comportement inacceptable » du président américain qui a répété la veille vouloir annexer l’île arctique. « Nous – tous les chefs de parti – ne pouvons pas accepter les déclarations répétées concernant l’annexion et le contrôle du Groenland », ont dit, dans une déclaration conjointe, les leaders des cinq partis représentés au Parlement groenlandais. « Nous trouvons ce comportement inacceptable envers des amis et des alliés dans une alliance de défense », ont-ils ajouté.