Le président sud-coréen a échappé, samedi, à la destitution. Une majorité qualifiée de 200 députés sur 300 était nécessaire pour le démettrealors que seuls 195 députés ont participé au scrutin. « En conséquence, je déclare que le vote sur cette question est invalide », a déclaré Woo Won-shik, président de l’Assemblée nationale.
Pendant des heures, écrit l’AFP, les gens ont afflué dans la zone entourant l’enceinte du Parlement. Des écrans géants diffusant des informations en direct étaient installés près de l’Assemblée nationale, sur la route à huit voies qui a été fermée pour servir de lieu de rassemblement. De nombreux manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Destituez Yoon » et « Insurrection criminelle » et chantent des paroles telles que « La Corée du Sud est une république démocratique ».
La suite des événements est un peu incertaine. Selon un récent sondage, plus de sept Sud-Coréens sur dix se disent favorables à cette destitution. Les excuses publiques du président samedi matin n’ont pas suffi à apaiser les tensions. Mais, malgré ses excuses expéditives, Yoon Suk-yeol a pu compter sur le soutien du pouvoir, son propre parti le PPP, malgré ses divisions internes.
Mardi 3 décembre à 22h24 (13h24 TU), le Président apparaissait en direct à la télévision pour une prise de parole inattendue : « Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l’État, je déclare la loi martiale d’urgence », avait-il annoncé à la surprise générale, rapporte l’AFP. Immédiatement après, Lee Jae-myung, le chef de l’opposition majoritaire à l’Assemblée nationale, se filme en train de se rendre au Parlement, appelant les députés et le peuple à le rejoindre. Par la suite, l’institution est mise sous scellés par l’armée et la police. Mais 190 députés sur 300 parviennent à entrer pour une session d’urgence. Le personnel parlementaire empêche les forces spéciales d’interrompre la séance en bloquant les entrées de l’hémicycle avec des meubles. Et, devant l’Assemblée, des milliers de manifestants pacifiques réclament le retrait de la loi et la démission du président. Les députés votent à l’unanimité la levée de cet état d’exception. Obligé par la Constitution, le Président contesté obtempère à 4h30 mercredi, abroge la loi et annonce le retrait des troupes, puis disparaît jusqu’au 7 décembre.