Les États-Unis ne croient plus à une « victoire totale sur la Russie » en Ukraine, rapporte Politico. La Maison-Blanche se prépare à d’éventuelles négociations. Une situation délicate pour Joe Biden, qui avait axé sa politique étrangère sur un soutien sans condition à Kiev.

Le Président américain ne peut ainsi pas rendre son changement de stratégie publique, en vue des élections présidentielles de 2024.

« Ces discussions [sur les pourparlers de paix] commencent, mais l’administration ne peut pas reculer publiquement en raison du risque politique », a déclaré un responsable du Congrès.

Ce changement américain est aussi lié à l’épuisement des aides à l’Ukraine, souligne Politico. « Nous approchons de la fin de nos capacités » avait ainsi prévenu John Kirby, responsable des communications stratégiques au Conseil de sécurité nationale, il y a des jours cela.

En attendant, l’armée russe poursuit ses actions. Et la reprise de la ville de Maryinka signe l’échec de la contre-offensive ukrainienne tout en éloignant le spectre de toute menace importante de Donetsk. Ainsi, les forces ukrainiennes poursuivent leur série de revers, après une contre-offensive estivale ratée. La prise de la ville permet aussi à la Russie de dégager la capitale régionale, Donetsk, souvent bombardée depuis Maryinka, explique à Sputnik Anatoli Matviïtchouk, colonel à la retraite des forces russes. « Les forces ukrainiennes avaient transformé cette ville en forteresse. Il y avait des positions de tir pour l’artillerie à longue portée et les lance-roquettes multiples qui bombardaient Donetsk. Aujourd’hui, Maryinka est prise et la menace s’éloigne donc de Donetsk », souligne-t-il.

La prise de Maryinka permet en outre de prendre possession d’une « plaque tournante des chemins de fer et des autoroutes », ajoute A. Matviïtchouk. Cela coupe également les lignes d’approvisionnement ukrainiennes dans le secteur.

Enfin, ce succès russe permet d’imaginer d’autres progrès puisqu’elle équivaut à une percée dans la défense ennemie multicouche. Cela pourrait amener à de nouvelles avancées dans les secteurs d’Artiomovsk et d’Avdeïevka, pronostique le colonel Roustem Kloupov, vétéran du renseignement militaire russe. « Ces trois directions –Artiomovsk, Maryinka et Avdeïevka– pourraient conduire à une avancée stratégique vers Pavlograd et Dniepropétrovsk, soit environ 200 kilomètres, afin d’encercler la force d’attaque ennemie qui cherchait à percer nos lignes de front au sud », souligne-t-il.

De tels progrès mettraient en danger l’ensemble du groupe militaire ukrainien du sud, car Kiev serait obligé de retirer ses troupes ou de risquer de les diviser.

A rappeler qu’une enveloppe de 60 milliards de dollars pour Kiev avait déjà été bloquée par les républicains au début du mois, alors que l’administration fédérale échappait au Shutdown. Les parlementaires républicains semblent notamment faire passer la question migratoire à la frontière mexicaine avant le dossier ukrainien. Certains analystes pensent que ce changement de stratégie amènera in fine à la sécession de territoires, souligne Politico.

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