La journée de vendredi a été particulièrement chaude au niveau du front israélo-libanais. Le Hezbollah a multiplié les frappes tout le long des lignes de confrontation, Golan compris. La  radio militaire de l’occupation a rapporté que deux Israéliens ont été tués  suite au tir d’un missile antichar depuis le Liban vers la colonie de Yaarun en Haute Galilée, alors que les opérations de la résistance islamique se poursuivaient. En face, l’armée sioniste poursuit ses raids et pilonnages sur le territoire libanais. L’armée libanaise a annoncé, vendredi 11 octobre, la mort de deux de ses soldats dans des tirs israéliens sur une de ses positions à Kafra, dans le sud du pays. Cela porte à quatre le nombre de militaires libanais tués depuis le début de l’intensification des bombardements israéliens sur le Liban, le 23 septembre.

La Résistance islamique au Liban, branche armée du Hezbollah, a élargi le rayon de ses tirs, tout en poursuivant ses opérations contre les bases de l’occupation israélienne et les colonies dans le nord de la Palestine occupée. Vendredi matin, à 7h20, les combattants de la Résistance islamique ont ciblé avec un missile guidé les équipements techniques placés dans le site d’Al-Abad. ‏ A 8h30, une salve de missile a visé les rassemblements de soldats ennemis israéliens dans la région de Zovulon, au nord de la ville de Haïfa au moment où un escadron de drones d’assaut a été lancé contre la base du commandement de la défense aérienne à Kiryat Elazar à Haïfa.

Une heure plus tard, les attroupements de soldats de l’occupation dans la caserne de Yiftah et ses environs ont été pilonné avec une salve de missiles. Le même modus operandi a été utilisé, à 10h50, contre des rassemblements de soldats israéliens dans la colonie de Kafr Sold.

La Résistance réitère que toutes ces opérations interviennent en soutien au peuple palestinien inébranlable dans la bande de Gaza et à sa résistance, ainsi qu’en défense du Liban et de son peuple.

Le correspondant d’Al-Mayadeen a rapporté qu’une salve de missile avait été lancée depuis le Liban vers le doigt de Galilée. Les médias israéliens ont rapporté qu’un missile antichar avait été lancé depuis le Liban contre un site militaire dans la région de Ramim en Haute Galilée. Comme ils ont confirmé que plusieurs missiles s’étaient également abattus dans la région de Kfar Sold en Haute Galilée, notant que 30 missiles avaient été lancés depuis le Liban vers le nord. Des incendies ont en outre éclaté dans les colonies de Shamir, Kfar Sold et Amir au nord à la suite des tirs en provenance du Liban.

Dans le même temps, le correspondant d’Al Manar au sud a rapporté que des tirs avaient été effectués depuis le Liban contre une cible israélienne dans la caserne de Zarit en Galilée occidentale, démentant les rumeurs propagées par les médias israéliens sur des tentatives d’infiltration dans la région de Haute Galilée. Des sirènes ont retenti à Zarit en Galilée occidentale, à Kiryat Shmon et ses environs, ainsi qu’à Margaliot. Des sirènes ont également retenti à Akka, et à plusieurs reprises dans le Krayot, au nord de Haïfa, où les médias israéliens ont confirmé la chute de plusieurs missiles. Selon les médias israéliens, une vingtaine de missiles ont été lancés depuis le Liban vers la baie de Haïfa. Les médias israéliens ont également affirmé qu’un missile était tombé dans la zone industrielle de Kiryat Bialik. En milieu de journée, un déploiement de militaires israéliens a été ciblé avec une salve de 80 missiles.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a accusé les forces d’occupation israélienne de nouveaux tirs vendredi contre la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, au lendemain de tirs similaires qui ont provoqué tollé diplomatique. Un pilonnage a visé les tours d’observation du QG de la Finul à Ras al-Naqoura et une position des Casques bleus sri-lankais dans le sud du Liban, faisant des blessés dans les rangs de casques bleus, a dénoncé le communiqué du ministère. Il a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à enquêter sur ces attaques et à adopter une position ferme à ce sujet.

L’agence officielle ANI rapporte de son côté qu’un « char israélien Merkava a visé une tour de la Finul (…) blessant des soldats du contingent sri-lankais ». Selon l’AFP, la Finul n’a pas commenté dans l’immédiat cette seconde attaque.

Jeudi la Finul, dont 10.000 soldats sont déployés au sud du Liban a accusé les troupes israéliennes de tirer « de façon répétée » sur ses positions, blessant deux Casques bleus indonésiens. Le porte-parole des casques bleus a assuré pour la chaine qatarie al-Jazeera que ces frappes sont préméditées. « Nous avons décidé de rester dans nos positions jusqu’à ce que le Conseil de sécurité décide autre chose », a-t-il assuré. Les tirs de jeudi ont déclenché un tollé diplomatique, Rome allant jusqu’à évoquer de possibles « crimes de guerre ». Paris et Madrid se sont d’ailleurs joints, vendredi, à une démarche italienne pour condamner vivement le ciblage de la Finul.  Antonio Guterres, a secrétaire général des Nations unies, dénoncé une « violation du droit humanitaire international ».

L’Indonésie a dit « fermement » condamner ces tirs. Le mercredi, des soldats israéliens avaient déjà « délibérément tiré sur les caméras de la position, les mettant hors d’usage » et « sur une position où des réunions tripartites se tenaient régulièrement avant ce conflit », d’après cette force. Aussitôt, Rome, premier pays occidental contributeur de la Finul en termes d’effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, avait dénoncé des actes « intolérables » et convoqué l’ambassadeur d’Israël pour une « ferme protestation ».

Peu après, la France et l’Italie décidaient d’organiser une rencontre la semaine prochaine avec les autres pays européens contributeurs – Espagne et Irlande – selon le ministère français des Armées. La France a annoncé vendredi la convocation de l’ambassadeur d’Israël en France après les tirs essuyés par la Force de maintien de la paix des Nations unies dans le sud du Liban (Finul), annonce un communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement. Les autorités israéliennes doivent s’expliquer : la France convoque donc, ce jour, l’ambassadeur d’Israël en France au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. » Charles Michel, président du Conseil européen, a condamné une attaque « irresponsable » et « inacceptable », appelant « Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international ». Simon Harris, Premier ministre irlandais, dont le pays a un contingent de Casques bleus dans le sud du Liban, a fustigé sur X « un acte irresponsable » ajoutant que « cela doit cesser ».

Il y a quelques jours, la Résistance islamique avait révélé qu’une force israélienne tentait de pénétrer vers le territoire libanais en se couvrant par la position de la FINUL à Naqoura, après l’échec des tentatives d’infiltration dans les autres régions frontalières. Elle a affirmé avoir appelé ses combattants à ne pas mettre en danger les Casques bleus.

L’entité sioniste a frappé pour la 3eme fois la capitale libanaise depuis le lancement de l’offensive contre le Liban. Après les frappes dans les quartiers Cola et Bachourah, deux raids simultanés ont frappé deux autres quartiers densément peuplés, Basta et Nouwayri.

Dans le premier, un vieux bâtiment a été détruit.  Dans le second, deux étages ont été frappés dans un bâtiment neuf. 22 personnes sont tombées en martyrs et 117 autres blessées, selon un bilan encore provisoire du ministère libanais de la Santé.

Les médias israéliens ont rapporté que le responsable de l’unité de coordination et de liaison du Hezbollah Wafiq Safa était visé dans ces raids meurtriers. Une source du Hezbollah a dit qu’il est sain et sauf. Un raid en octobre avait visé le siège de l’organisation sanitaire du Hezbollah, tuant sept secouristes. Un autre en septembre avait tué trois membres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Le Bureau du conseil des droits de l’homme de l’Onu a annoncé vendredi que plus de 100 médecins et secouristes avaient perdu la vie au Liban depuis le début du conflit entre Israël et le Hezbollah, qui perdure depuis un an. « Au total, plus de 100 professionnels de la santé et des services d’urgence ont été tués au Liban depuis octobre de l’année dernière », a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani à la presse, citant des chiffres collectés par le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. « Nous avons également reçu plusieurs rapports faisant état de frappes aériennes sur des centres médicaux, et de la mort de personnels paramédicaux et de pompiers », a-t-elle ajouté. Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que depuis le 17 septembre, 18 attaques avaient été menées contre des établissements de santé au Liban, faisant 72 morts parmi le personnel médical.

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