Un destroyer lance-missiles américain a abattu samedi 14 drones lancés par les Houthis du Yémen dans la mer Rouge, a indiqué le commandement central américain (CENTCOM) dans un communiqué. « Au matin du 16 décembre, le destroyer lance-missiles américain de classe Arliegh Burke USS CARNEY (DDG 64), opérant dans la mer Rouge, a engagé avec succès 14 systèmes aériens sans pilote lancés sous forme d’onde de drones depuis un avion contrôlé par les Houthis. Les partenaires régionaux de la mer Rouge ont été alertés de la menace. », ajoute le communiqué.

Pour sa part, la marine britannique assure que le destroyer « HMS Diamond » a abattu un « drone d’attaque présumé qui visait la marine marchande en mer Rouge » dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 décembre, a annoncé sur X (ex-Twitter) Grant Shapps, ministre de la Défense du Royaume-Uni. « La récente vague d’attaques illégales représente une menace directe pour le commerce international et la sécurité maritime en mer Rouge », a-t-il indiqué, tandis que les tensions vont croissantes en mer Rouge où les houthis, en soutien au Hamas, menacent les navires devant se rendre en Israël.  Tout en épargnant le reste du trafic.

De leur côté, les forces aériennes égyptiennes assurent avoir abattu, samedi dans le Sinaï égyptien frontalier d’Israël, un drone. Al-Qahera News, média égyptien proche des renseignements, a ajouté qu’ « un objet volant non identifié s’est écrasé dans les eaux territoriales égyptiennes au large de la ville de Dahab . L’armée de l’air égyptienne a détecté l’objet volant avant de l’abattre », précise la chaine de télévision. Une source au sein des services de sécurité a précisé à l’AFP qu’il s’agissait d’un « drone » dont « l’origine reste inconnue ». « L’objet volant est tombé dans la mer. Les forces de sécurité sont présentes sur les lieux », ont de leur côté affirmé à l’AFP des témoins.

Suspension du trafic maritime

Le géant CMA CGM, premier transporteur maritime français, a annoncé samedi qu’il suspendait, comme les groupes Maersk et Hapag-Lloyd, la traversée de la mer Rouge par ses porte-conteneurs après des attaques perpétrées contre des navires par les forces armées de Sanaa. Le groupe a « décidé d’ordonner à tous les porte-conteneurs de CMA CGM dans la région qui doivent passer par la mer Rouge, de rejoindre des zones sûres » ou de ne pas sortir des eaux jugées sûres, « avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre », selon un communiqué.

C’est l’une des conséquences de la situation à Gaza. Les Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques sur les navires en mer Rouge. Ils ont prévenu qu’ils viseraient les pavillons de pays ayant des liens avec Israël. Ce fut le cas encore vendredi 15 décembre où des missiles ont été envoyés contre deux porte-conteneurs de l’armateur italo-suisse MSC. Face à cette menace, les compagnies de transport maritime cherchent à éviter ce passage.

Vendredi, le mastodonte danois Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd avaient indiqué une décision similaire, le premier « jusqu’à nouvel ordre », après avoir essuyé une attaque contre son navire Le Gibraltar, et le second au moins jusqu’à lundi.

Environ 20 000 navires circulent chaque année sur cette route qui relie la mer Méditerranée à l’Océan Indien. Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique et par lequel transite 40% du commerce international.

Les rebelles yéménites ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en soutien au peuple palestinien et à sa résistance soumis à la machine de guerre dans la bande de Gaza. Ils ont affirmé vendredi que les bateaux ne seraient pas visés au large du Yémen s’ils répondaient à leurs directives, mais que les navires à destination des ports israéliens seraient « empêchés de naviguer en mer d’Arabie et mer Rouge jusqu’à l’entrée de la nourriture et des médicaments dont nos frères de la bande de Gaza ont besoin ».

Tous les bateaux israéliens sont d’ores et déjà déroutés, car depuis trois semaines, l’État hébreu est visé, ont affirmé les Houthis. En réalité, la menace ne cesse de s’élargir, avec des attaques contre plusieurs navires battants pavillons des Bahamas ou de la Norvège.

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