Selon les autorités, l’attaque visait des entreprises industrielles. Tous les drones semblent avoir été neutralisés, il n’y aurait ni dégâts ni victime. Des débris provenant de l’un des aéronefs sont tombés aux abords d’un immeuble résidentiel, a signalé la mairie. « Après avoir reçu les premiers rapports, le dirigeant de la république est arrivé sur le site. Roustam Minnikhanov reçoit rapidement toutes les informations nécessaires », a également fait savoir le service de presse.
Selon les médias, les premiers rapports faisant part d’explosions ont commencé à arriver vers 4h30-5h du matin (heure locale). Les habitants de la région auraient entendu trois à quatre puissantes explosions. Des restrictions temporaires ont également été imposées au fonctionnement de l’aéroport de la ville « pour assurer la sécurité des vols civils », a annoncé sur Telegram l’Agence fédérale du transport aérien de Russie, Rosaviatsia. Par la suite, des restrictions ont également été introduites dans les aéroports de Nijnekamsk et Ijevsk.
De son côté, le ministère de la Défense a rapporté avoir abattu un drone ukrainien dans le Tatarstan au cours de la nuit dernière et 30 autres au-dessus des régions de Briansk, Kalouga, Belgorod, Koursk, Riazan et Orel. Le Tatarstan a déjà été touché à plusieurs reprises par des attaques de drones. Le 14 janvier, un camion-citerne avait pris feu dans la banlieue de Kazan à la suite d’une attaque qui n’a pas fait de victimes. Auparavant, le 21 décembre, la ville avait également été attaquée par des drones ukrainiens, qui avaient « provoqué des incendies dans les maisons ». Le ministère de la Défense avait fait état de « trois vagues » d’attaques de drones « provenant de différentes directions ».
Russophobie ambiante
Sur un autre plan, il y a lieu de rappeler que les services de renseignement occidentaux n’ont pas été en mesure de trouver des preuves de l’implication de la Russie dans la rupture de câbles sous-marins au fond de la mer Baltique. Les éléments recueillis indiquent que les accidents ont été causés par des équipages inexpérimentés à bord de navires mal entretenus, a rapporté le Washington Post.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a évalué l’administration Biden, critiquant Washington pour la détérioration des relations russo-américaines. Il a indiqué à la veille de l’investiture de Donald Trump que ce dernier avait hérité de lourds passifs d’Obama et qu’aujourd’hui la situation était identique avec l’héritage Biden. Les actions de l’administration Biden ont causé des dommages importants aux relations entre la Russie et les États-Unis, a soutenu S. Lavrov. Selon lui, les fonctionnaires américains, qui ne seront plus à la Maison Blanche dès le 20 janvier, tentent de créer la discorde entre Moscou et Washington afin d’empêcher l’équipe de D. Trump de prendre le meilleur départ.
Le chef de la diplomatie russe a toutefois nuancé son propos, indiquant que durant la présidence de D. Trump, la situation était presque identique, Barack Obama lui ayant laissé un lourd héritage : « Les dégâts sont énormes, mais l’administration Trump a également commis de graves dégâts au cours de son premier mandat, en grande partie à cause de l’héritage qu’Obama a laissé avant que Trump et son équipe n’entrent en fonction. Et les sanctions imposées par Obama trois semaines avant l’investiture de Trump étaient tout à fait malhonnêtes et peu éthiques : nos diplomates ont été mis à la porte et cinq propriétés diplomatiques ont été volées. Bien entendu, je dirais que cette démarche n’a pas donné à nos relations [avec l’administration Trump] le meilleur départ possible, et nous constatons que l’administration Biden essaie maintenant d’en faire de même.»
S. Lavrov a également commenté les propos de Joe Biden, lequel, commentant les résultats de son administration, a tenté de se comparer au président russe Vladimir Poutine, soulignant que c’était lui qui était venu à Kiev, et non le chef d’État russe : « Si un homme politique aussi important que le président américain dresse un bilan de son propre mandat à la tête d’une grande puissance de façon théâtrale en disant : « Moi, j’ai été à Kiev, Poutine, non ! », alors on peut tirer certaines conclusions sur le sérieux avec lequel il remplit ses obligations.»
Dmitri Medvedev, ancien président de la Fédération de Russie (2008-2012) et vice-président du Conseil de sécurité, y est également allé de son commentaire sur le travail de l’administration Biden : « Il est clair que ces derniers temps, il ne comprenait pas bien ce qui se passait. Oui, il faut admettre qu’une telle guerre est économiquement bénéfique pour les États-Unis, mais les coûts politiques et la menace réelle d’un conflit fatal sont beaucoup plus graves. […] Le président de la première puissance mondiale n’a absolument pas su faire face à la situation. Résultat : les démocrates ont misérablement perdu les élections. Si le problème de Biden est son incompétence, la faute de son administration est d’avoir consciemment laissé à ses successeurs un héritage de crise très difficile à gérer en ce qui concerne la Russie. »
Le 10 janvier, les États-Unis ont dévoilé de nouvelles sanctions visant le secteur énergétique russe, marquant un énième durcissement politique. Selon le Trésor américain, ces restrictions concernent plus de 200 entreprises, 180 navires et plusieurs dirigeants. Parmi les entités visées figurent des géants comme Gazprom Neft, Surgutneftegaz et Rosatom, ainsi que leurs nombreuses filiales. Ces mesures incluent également une interdiction pour les entreprises américaines de fournir des services pétroliers à la Russie. Elles entreront en vigueur le 27 février.
Ma normalisation des relations Moscou-Washington « n’est point possible » dans les circonstances actuelles, selon le vice-président du Conseil de sécurité russe.
Biden et son administration laissent en héritage à leurs successeurs tout un package de problèmes qui résonneront pendant des décennies, affirme le vice-président du Conseil de sécurité russe.
Certes, « la guerre en Ukraine est très avantageuse pour les États-Unis du point de vue économique », mais cela ne compense pas ses répercussions politiques négatives et le risque d’un conflit nucléaire qu’elle engendre, explique D.Medvedev. « Les germes nocifs des décisions de l’administration Biden se feront ressentir encore longtemps » et entraveront le dialogue entre la Russie et les États-Unis. Dans ce contexte, « la normalisation des relations entre Moscou et Washington n’est point possible », conclut-il.