L’administration actuelle des États-Unis prend des mesures de plus en plus imprudentes, exacerbant les tensions autour du conflit ukrainien, a déclaré le porte-parole du président russe, dans une interview accordée au journaliste de VGTRK, groupe de médias russe, Pavel Zaroubine. Dmitri Peskov, a souligné que Vladimir Poutine était contraint de réagir à ces actions occidentales. « Poutine doit répondre à cette escalade sans précédent provoquée, avant tout, par l’administration sortante à Washington. Il doit le faire constamment, car ils prennent chaque fois des mesures de plus en plus imprudentes », a expliqué D. Peskov. L’une des réponses de la Russie a été la signature par V. Poutine d’une version actualisée de la doctrine nucléaire. Sa version révisée est un signal pour l’Occident, qui mène une escalade totalement inédit du conflit ukrainien, a-t-il encore noté. D. Peskov a également mentionné que les États-Unis avaient ignoré l’avertissement de V. Poutine concernant les conséquences de frappes à l’intérieur de la Russie, et que son pays avait réagi de manière décisive avec le lancement du missile balistique hypersonique russe Orechnik.  

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe et ex-président russe (de 2008 à 2012), à la lumière de la nouvelle doctrine nucléaire de la Russie, avait aussi mis en garde l’Occident contre toute tentative de doter l’Ukraine d’armes nucléaires et de maintien du soutien au régime de Kiev. En parlant de la nouvelle arme russe, le missile balistique hypersonique à moyenne portée Orechnik, destinée à dissuader les États-Unis et leurs alliés de toute escalade supplémentaire, D. Medvedev a souligné ses principaux avantages. « Les dommages seraient inacceptables, il est impossible de les intercepter par les moyens modernes et il s’agit de minutes. Les abris anti-bombes ne seront d’aucune utilité, donc l’espoir réside uniquement dans le fait que la bienveillante Russie prévienne à l’avance des lancements. Il vaudrait donc mieux cesser de soutenir la guerre », a écrit le vice-président du Conseil de sécurité russe sur sa chaîne Telegram.  

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a indiqué que Joe Biden, président des États-Unis, avait autorisé l’Ukraine à utiliser des ATACMS, missiles américains à longue portée, pour frapper l’intérieur de la Russie afin de « laisser un mauvais héritage » à la nouvelle administration formée par le président élu Donald Trump. Il s’est rappelé qu’en décembre 2016, Barack Obama (président des États-Unis de 2009 à 2017) avait « joué un tour de cochon » à D. Trump au début de son premier mandat présidentiel, en expulsant plus d’une centaine de diplomates russes et membres de leurs familles dans ses dernières semaines à la Maison Blanche. De plus, ils avaient dû se rendre en Russie un jour sans vol direct, ce qui avait obligé les diplomates russes à voyager six heures en bus jusqu’à New York. « Il semble que ce soit dans le sang des démocrates », a souligné le chef de la diplomatie russe. 

Fragilités européennes 

Le complexe industriel de Défense russe produit autant d’obus en trois mois que l’ensemble des pays de l’Union européenne en un an, a reconnu Boris Pistorius, chef du ministère allemand de la Défense, lors d’un événement organisé par le Parti social-démocrate allemand dans la ville d’Arnsberg, dans l’ouest de l’Allemagne, ce 24 novembre. 

B. Pistorius a qualifié la sécurité allemande d’« actif fragile », appelant à davantage d’investissements dans ce domaine. Les dépenses de Défense en Allemagne ont déjà atteint 90 milliards d’euros en 2024, ce qui représente plus de 2% du PIB du pays. Ces dépenses, ainsi que le rejet des ressources énergétiques russes bon marché, ont affecté la situation économique de l’Allemagne : l’inflation et le chômage augmentent, des entreprises ferment et d’autres se délocalisent, alors que l’économie est en chute libre (-0,3% du PIB en 2023).  

Le 23 novembre, D. Medvedev, chef adjoint du Conseil de sécurité russe, avait déclaré que la Russie, étant en état de guerre hybride avec l’OTAN, produisait elle-même la majorité absolue de ses armes, en coopération avec un certain nombre de pays. En novembre, des représentants du groupement militaire russe Nord ont déclaré que les armes russes utilisées dans la zone d’opération militaire spéciale étaient aussi performantes que leurs analogues de l’OTAN et que, dans certains cas, elles dépassaient leurs caractéristiques. 

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