La Paz était en partie bloquée, mercredi, par des manifestants, tout comme sa banlieue El Alto complètement immobilisée par une grève des conducteurs de minibus. Tous souhaitaient mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il trouve une sortie de crise.
« Le gouvernement a déjà pris des mesures, mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucune amélioration, c’est presque une blague. Nous, ce qu’on demande, c’est de vraies solutions », affirme Eley Awasi, un manifestant rencontré dans le centre de La Paz. Parmi les demandes des manifestants, le limogeage de plusieurs ministres dont celui des hydrocarbures. Pour Eley Awasi, cela aurait dû arriver il y a longtemps. « Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais déjà viré ces ministres incompétents, je ne sais pas ce qu’attend le président ».
Ponchos Rojos, une des organisations à l’origine de la manifestation, a encerclé les rues bordant la place Murillo où se trouvent le Parlement et le siège du gouvernement. « Nous demandons une solution immédiate, et si ça n’arrive pas, le peuple bolivien et les 20 provinces de La Paz vont sortir dans la rue et le gouvernement en subira les conséquences », avertit un autre manifestant, Luis Mamani Chira.
La crise que traverse la Bolivie n’est pas vraiment nouvelle, la pénurie de dollars remonte à 2023 et l’inflation était déjà forte l’année dernière. Mais pour le moment, les problèmes continuent de s’accumuler pour le gouvernement.
Mardi 11 mars, La Paz a vécu une véritable ruée vers ses stations-service. Depuis plusieurs jours, les files commençaient à s’allonger près des pompes, mais depuis que l’État a reconnu ne plus pouvoir répondre aux besoins en carburants du pays, la situation est devenue critique.
Pour beaucoup de conducteurs, cette pénurie de carburant est une preuve supplémentaire que le pays est en pleine crise économique. Si certains s’y résignent. d’autres estiment que le gouvernement devrait prendre des mesures radicales.
En Bolivie, rappelle-t-on, le carburant est deux à trois fois moins cher que les prix internationaux. Cette différence est payée par l’État et c’est ce coût important qui est à l’origine des problèmes d’approvisionnement. La fin de cette subvention pourrait résoudre la pénurie de carburant à moyen terme, mais causerait une augmentation générale des prix dans un pays déjà en crise. Depuis 2023, ce pays andin traverse une grave crise économique du fait que le pays a quasiment épuisé ses réserves internationales de liquidités, Sésame pour importer le carburant vendu sur le marché intérieur à un prix subventionné.