« J’ai constaté que le président Zelensky n’est pas prêt pour la paix si l’Amérique est impliquée, car il estime que notre implication lui donne un grand avantage dans les négociations. Je ne veux pas d’avantage, je veux la PAIX », a  expliqué l’hôte de la Maison Blanche à l’issue de la rencontre houleuse avec V. Zelensky a quitté la Maison-Blanche plus tôt que prévu. La conférence de presse conjointe a été annulée. Fox News rapporte que D. Trump aurait même demandé à son hôte de quitter les lieux après cette altercation. Lors de la rencontre, l’hôte ukrainien s’est disputé avec JD Vance, vice-président américain, qui lui a dit qu’il était irrespectueux de venir aux États-Unis et d’attaquer l’administration du pays qui tentait d’empêcher la destruction de l’Ukraine. Le président américain a également noté ce manque de respect.

En foi de quoi, D. Trump a lancé un ultimatum à V. Zelensky, exigeant un accord de paix avec la Russie. Il a menacé de couper l’aide US, accusant Kiev de manquer de « gratitude » et de « jouer avec la vie de millions de personnes » risquant ainsi de provoquer une troisième guerre mondiale. Lors de sa rencontre avec V. Zelensky à la Maison Blanche, le président US a affirmé que la Russie et l’Ukraine étaient « assez proches » d’un accord de paix. Il a ajouté que l’arrêt des combats ouvrirait la voie à un règlement du conflit.

« Merci l’Amérique, merci pour le soutien, merci pour cette visite. Merci au président, au Congrès et au peuple américain », a réagi V. Zelensky sur X. « L’Ukraine a besoin d’une paix juste et durable et nous travaillons là-dessus », a-t-il ajouté.

Peu de temps avant, les deux hommes ont eu un échange extrêmement tendu devant les caméras du monde entier. Les hostilités ont été lancées par JD Vance qui a reproché au président ukrainien, venu chercher le soutien de Washington après trois années de guerre contre la Russie, de « manquer de respect » aux Américains.

Ensuite, D.Trump a appelé V.  Zelensky à conclure un accord et l’a menacé, sinon, de « laisser tomber » l’Ukraine. « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale (…) et ce que vous faites est très irrespectueux pour le pays, ce pays », a lâché D. Trump très en colère, jugeant qu’il sera « très difficile » de négocier avec son homologue ukrainien, et le sommant d’être « reconnaissant » avec les USA.

Auparavant, le président américain avait prévenu son homologue ukrainien qu’il devra faire « des compromis » avec la Russie, alors que ce dernier a jugé ne pas vouloir en faire avec « le tueur » Vladimir Poutine. « Il n’y a pas d’accord sans compromis. Il est donc certain qu’il devra faire des compromis, mais j’espère qu’ils ne seront pas aussi importants que certains le pensent », a affirmé aux journalistes D. Trump.

V. Zelensky avait, avant que la rencontre ne tourne au pugilat, assuré que D. Trump était « du côté » de l’Ukraine, et le républicain de 78 ans s’était félicité de conclure un accord « très équitable » sur l’accès aux ressources ukrainiennes. Accord en jachère pour l’heure…

Optimisme US douché

L’accord entre l’Ukraine et les États-Unis sur l’exploitation minière a été approuvé, a déclaré Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, lors d’une interview accordée à la chaîne américaine Fox News. Selon lui, l’accord sera signé à Washington. « Je suis sûr que Zelensky et Trump auront une large discussion, mais en ce qui concerne l’accord lui-même, il est complètement fixé sur le papier et approuvé par le gouvernement ukrainien », a indiqué le secrétaire américain au Trésor. S. Bessent a précisé que l’accord réglementera les modalités d’extraction et de transport des minéraux des terres rares, du pétrole et du gaz, ainsi que le développement des infrastructures en Ukraine. L’accord devrait être signé le 28 février, comme l’a préalablement confirmé D. Trump.

L’agence de presse américaine Bloomberg, citant le projet d’accord sur les minéraux des terres rares, a rapporté le 27 février que cet accord ne prévoit pas de garanties de sécurité claires pour l’Ukraine. Il évoque plutôt un « partenariat solide » entre les États-Unis et l’Ukraine, fondé sur leurs liens économiques. V. Zelensky a proposé d’offrir à l’Occident un accès aux ressources naturelles ukrainiennes dans son « plan de victoire », officiellement présenté en octobre 2024. Ces ressources comprennent des minéraux cruciaux tels que l’uranium, le titane, le lithium, le graphite et d’autres ressources d’une grande valeur stratégique. Initialement, l’accord imposait des obligations strictes à Kiev : la partie ukrainienne devait verser à un fonds 50 % des recettes provenant de la vente des ressources naturelles, au moins jusqu’à ce que le montant de ces investissements atteigne 500 milliards de dollars.

Le 12 février, lors de la visite de S. Bessent en Ukraine pour signer la première mouture de l’accord, V. Zelensky s’en est retiré. Peu après, le 19 février, D. Trump, a indiqué que V. Zelensky a manqué une réunion avec le secrétaire américain au Trésor sur les métaux des terres rares car il « dormait ». Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, la partie ukrainienne a de nouveau refusé de signer cet accord. Après les discussions entre les délégations russe et américaine le 18 février en Arabie Saoudite, D. Trump a qualifié V. Zelensky de « dictateur sans élection » qui aurait convaincu Washington de dépenser 350 milliards de dollars pour une guerre qui « ne pouvait pas être gagnée et qui n’aurait jamais dû commencer ». Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a rappelé le 14 février à V. Zelensky que le transfert de métaux des terres rares ukrainiens aux États-Unis était contraire à la constitution ukrainienne, dont une clause stipule que les ressources naturelles sont la propriété du peuple ukrainien.

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