Après avoir été exfiltré de son quartier-général de Khartoum la semaine dernière, le général A. al-Burhan entend désormais se présenter moins comme un chef de guerre que comme le président du Conseil de souveraineté, qui gouverne encore officiellement le pays malgré le conflit qui dure depuis quatre mois. C’est en costume civil qu’il a descendu la passerelle de l’avion qui l’a transporté à al-Alamein. Il a été accueilli au bout d’un tapis rouge par son principal allié, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, lui aussi militaire, et lui aussi en costume et cravate.
Leurs discussions, selon un communiqué du Conseil de souveraineté, doivent porter sur les « derniers développements au Soudan » et « les relations bilatérales entre les deux pays ».
La veille lundi, le général A. al–Burhan portait encore son uniforme pour s’adresser à une foule de soldats enthousiastes, à Port-Soudan, sur la mer Rouge, où se sont repliés administrations et diplomates. Et dans son discours, il a exclu tout accord avec les Forces de soutien rapide (FSR) adverses. « Nous ne concluons pas d’accord avec des traîtres », a-t-il entonné. Après quoi il a rencontré Malik Agar, on vice-président, qui depuis deux mois fait office de chef de la diplomatie. Puis il a réuni ses ministres. Et selon le Conseil de souveraineté, il a également rencontré le chef de la tribu des Masalit, alors qu’au Sud-Darfour, 39 nouvelles victimes civiles ont été dénombrées mardi dans les combats qui se déroulent dans la ville de Nyala.