EuroPalestine a déposé une plainte officielle, ou plus précisément « une communication » comme l’explique O. Zemor, auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI), accusant E. Macron, ainsi que ses anciens ministres Gabriel Attal et Stéphane Séjourné, d’avoir « facilité la commission de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide ». Selon la présidente de l’association, il ne s’agit pas d’une simple démarche symbolique : « Nous accusons le président Macron et ses ministres d’avoir violé leurs obligations, alors que la France est signataire du Statut de Rome », affirme-t-elle.

O. Zemor critique sévèrement le rôle de la France, soulignant que les dirigeants français « ont tourné le dos à leurs responsabilités », en soutenant Israël non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur les plans diplomatique et économique. « Depuis le début des massacres, ils ont apporté un soutien sans faille à Israël », explique-t-elle, en insistant sur l’ampleur du problème. « Macron continue d’envoyer des armes à Israël, et nous avons appris que le deuxième plus grand contingent étranger dans l’armée israélienne est français, avec 4 185 soldats », précise-t-elle en ajoutant que certains d’entre eux se vantent publiquement de leur participation aux opérations militaires, notamment sur les réseaux sociaux. « Il existe des preuves tangibles de la participation active de Français dans les crimes commis par l’armée d’occupation israélienne », poursuit-elle.

Le soutien économique est également au centre des accusations. O. Zemor évoque un commerce bilatéral qui, selon elle, s’est poursuivi sans entrave, malgré les violations des droits humains. « La France continue d’exporter pour plus de 2 milliards d’euros vers Israël, même pendant le génocide », déplore-t-elle. Selon elle, cette relation commerciale inclut même des produits issus des colonies israéliennes illégales, exemptés de droits de douane en France.

EuroPalestine ne se contente pas de simples déclarations publiques. O. Zemor met en avant un rapport de 27 pages, transmis au Bureau du Procureur de la CPI. Ce document, résultat d’un travail pluridisciplinaire mené par des juristes et des experts, compile les preuves des crimes commis et le rôle de la France. « Ce rapport établit que les dirigeants français, par leurs actes et leurs déclarations, ont encouragé Israël à poursuivre ses crimes contre l’humanité », précise-t-elle.

Elle mentionne également que malgré les condamnations formelles du Quai d’Orsay ou de l’Élysée, ces dernières restent « superficielles » et n’ont jamais été suivies de sanctions concrètes contre Israël. « Il faut bien plus que quelques phrases pour faire bouger les choses », insiste cette militante qui croit que « ce sont des sanctions qui sont nécessaires pour stopper ce génocide ».

O. Zemor critique également la façon dont le gouvernement français a accueilli certains dirigeants israéliens, citant l’exemple du président Isaac Herzog, reçu à l’Élysée avec les honneurs. « Herzog, qui a incité à tuer un maximum de Palestiniens, a été reçu sur tapis rouge par Macron et Hidalgo pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques », fustige-t-elle. Elle va plus loin en accusant le locataire de l’Elysée d’être au courant des intentions génocidaires des dirigeants israéliens. « Dès le 7 octobre 2023, ils ont dit qu’ils allaient ‘raser Gaza’ et ont déshumanisé les Palestiniens en les traitant d’animaux », explique-t-elle tout en notant qu’il est impensable que Macron puisse prétendre ne pas avoir été informé. « Il savait, et pourtant il a continué à soutenir ces crimes », déclare-t-elle avec une gravité manifeste.

L’un des points centraux soulevés par O. Zemor est l’impunité dont jouissent les soldats franco-israéliens impliqués dans les crimes de guerre. « Le gouvernement français a tout fait pour que ces soldats ne soient pas inquiétés », dénonce-t-elle. Elle ajoute que les actions militaires françaises en coopération avec Israël n’ont jamais été remises en cause : « Lorsqu’un procès a été intenté contre ces livraisons d’armes, le gouvernement a déclaré que cela relevait d’une décision politique et qu’aucune poursuite pénale ne pouvait être engagée ».

Pour O. Zemor, cette situation démontre une complicité active de l’État français. « Le jour où les armes s’arrêteront, les dirigeants israéliens tomberont. Mais la France, en continuant à leur fournir du soutien, retarde ce jour », conclut-elle.

Comments are closed.

Exit mobile version