Seule lueur d’espoir dans ce bain de sang, l’élargissement de 50 prisonniers palestiniens parmi lesquels figure Mohamed Abou Salmiya, Directeur du complexe médical Al-Shifa. Ce dernier n’a pas été avare en déclaration en ce début semaine pour dire le drame vécu par les centaines d’autres palestiniens toujours maintenus dans les geôles israéliennes. La plupart des détenus ont perdu 30 kg de leur poids, rappelle-t-il face au régime sec auquel les prisonniers sont soumis : un pais par jour. « Un crime est en train d’être commis contre les prisonniers. Nous avons été soumis quotidiennement à de graves tortures, ce qui a conduit au martyre de certains détenus », relève-t-il. « Les conditions des prisonniers dans les geôles de l’occupation sont les plus difficiles depuis la Nakba », ajoute-t-il.  Pour ce médecin qui a vécu l’horreur durant sa captivité signale aussi le traitement inhumain réservé aux malades, dont des diabétiques amputés au lieux d’être soignés. « Le dossier des prisonniers doit être présent sur la table dans toutes les négociations, jusqu’à ce que les prisons soient nettoyées », précise-t-il. 

Itmar Ben Gvir, ministre ultra a exigé le départ du patron du Shin Bet après avoir relaxé M. Abou Salmiya. Et il n’est pas le seul à être remonté contre ce que l’establishment sioniste considère comme une « erreur de jugement ». A rappeler que le Jihad islamique avait condamné les déclarations du ministre israélien de la Sécurité nationale appelant à tirer dans les têtes des prisonniers palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation israélienne. Le mouvement a indiqué, dans un communiqué publié dimanche, que les déclarations du sinistre responsable israélien constituent une honte sur le front de tous ceux qui traitent avec l’entité sioniste, « de ses sponsors, de ses partisans et de ceux qui gardent le silence sur ses crimes », soulignant qu’elles « reflètent une mentalité criminelle haineuse basée sur l’effusion de sang ». 

Le Jihad a rappelé les crimes d’I. Ben Gvir et sa politique envers les prisonniers dans les geôles de l’occupation, les privant de nourriture, d’eau et de médicaments en plus d’une torture systématique à leur encontre. 

Auparavant, le journal britannique The Guardian avait publié une enquête sur les violations subies par les prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation. « Les prisonniers détenus dans un camp de détention israélien dans le désert du Néguev sont soumis à des abus physiques et mentaux généralisés », indique le rapport qui ajoute qu’« au moins un cas d’homme amputé d’un membre a été signalé à la suite de blessures subies des menottes constantes ». 

Une enquête menée par le New York Times a également révélé qu’Israël a utilisé la base militaire de « Sde Timan comme site pour commettre de graves violations contre des milliers de prisonniers palestiniens de la bande de Gaza, notamment en les soumettant à des coups de matraques et des fusils, des décharges électriques et d’autres pratiques inhumaines. » 

En ce lundi, les combattants d’Al-Qassam ont réussi à attirer une force sioniste dans une maison piégée à l’est de la ville de Rafah. Immédiatement après que les soldats y sont entrés, l’engin a explosé tuant et blessant les membres de cette force. L’armée d’occupation a reconnu la mort d’au moins un soldat et la blessure de 18 autres, dont 3 dans un état grave, dans le guet-apens. La radio de l’armée d’occupation israélienne a fait état du retentissement en permanence des sirènes dans la bande de Gaza, alors qu’une vingtaine de roquettes ont été lancées vers la région d’Eshkol.  Des martyrs et des blessés ont été signalé lors d’un violent bombardement israélien contre le quartier d’Al-Sabra dans la ville de Gaza. Nuseirat et Al Choujaiya.  

La veille dimanche 30 juin, le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza avait annoncé un nouveau bilan de 37 877 martyrs depuis le début de près de neuf mois. Au moins 43 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 86 969 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.  

L’armée d’occupation israélienne avait reconnu la mort de deux soldats et la blessure d’un troisième lors des combats à Gaza alors que les Brigades Al-Qassam ont ciblé un véhicule de transport de troupes et un bulldozer militaire D9 avec des obus Al-Yassin 105, au sud du quartier de Tal Al-Hawa dans la ville de Gaza et attaqué deux chars Merkava avec des obus Al-Yassin 105 dans le quartier de Choujaiya, dans la ville de Gaza. Les Brigades Al-Qods ont rapporté de leur côté avoir bombardé le site militaire de Nahal Oz avec des obus 107.  L’hôpital sioniste Soroka annonce l’arrivée de 5 soldats grièvement blessés lors des combats qui se déroulent à Gaza. Face à la résistance palestinienne aussi acharnée qu’insoupçonnable, faut-il s’étonner à ce qu’un  commandant militaire israélien révèle que le démantèlement du Hamas à Rafah nécessite au moins deux ans…  Le colonel Eliav Elbaz, commandant de la 12e brigade de l’armée israélienne, s’était confié à la chaîne privée 12. Cette annonce contredit les estimations de l’armée d’occupation israélienne selon lesquelles le Hamas pourrait être déclaré vaincu à Rafah en quelques jours. Le commandant de la 12e brigade, brigade d’infanterie de réserve, a décrit ceux qui croient que les tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël cesseront l’année prochaine « comme quelqu’un qui jette de la poudre aux yeux ». 

L’armée israélienne a bombardé la bande de Gaza, notamment le nord où les combats acharnés se poursuivent contre le Hamas dans le secteur de Choujaïya et ont encore poussé des dizaines de milliers de Palestiniens à fuir. « Nos forces sont en opération à Rafah, Choujaïya, partout dans la bande de Gaza », a déclaré, dimanche 30 juin, le Premier ministre israélien, devant le cabinet de guerre. « Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C’est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps à corps, et aussi sous terre », a-t-il dit. Selon un correspondant de l’AFP, de nombreuses frappes aériennes ont visé pendant la nuit la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud. 

L’opération menée - depuis jeudi 27 juin - par les forces israéliennes à Choujaïya, quartier est de la ville de Gaza, s’est poursuivie dimanche, selon des témoins et des médecins. L’armée a annoncé y avoir, la veille, « éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes, mené des raids ciblés sur des positions de combat piégées » et avoir « frappé des dizaines d’infrastructures terroristes ». 

Le 7 mai 2024, pourtant, une offensive terrestre à Rafah, ville frontalière avec l’Égypte, avait été présentée par Tel-Aviv comme l’étape finale de la guerre contre le Hamas. Mais les combats ont regagné depuis en intensité dans plusieurs autres régions que l’armée avait affirmé contrôler. Entre 60 000 et 80 000 personnes, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), ont fui l’est et le nord-est de la ville de Gaza après l’ordre d’évacuation donné jeudi par l’armée. La guerre a provoqué des déplacements massifs de population dans le petit territoire assiégé par Israël, où l’eau et la nourriture manquent. Une chargée de mission de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge, a qualifié, vendredi 28 juin, de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. 

En Cisjordanie occupée, un dirigeant de la brigade de Tulkarem-Brigade Al-Qods est tombé en martyr suite à une frappe israélienne contre un domicile dans le camp de Nour Shams. Un drone israélien a donc tué Saeed Jaber et blessé cinq personnes a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP). Le Jihad islamique a déploré le martyr de « l’un des fondateurs et des dirigeants les plus importants » de son aile locale à Tulkarem. Les médias palestiniens ont indiqué qu’il s’agissait d’un parent de Mohammed Jaber, connu sous le nom d’Abu Shujaa, commandant de la brigade dite de Tulkarem. Parmi les cinq blessés, deux sont dans un état grave, a indiqué le ministère de la Santé de l’AP

Les forces spéciales sionistes ont également effectué un raid dans le camp de Fara, dans le nord de la Cisjordanie, dimanche. 

Selon les données annoncées par l’armée d’occupation israélienne, les derniers décès de dimanche portent à 670 le nombre de soldats abattus depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier, dont 316 dans les combats terrestres qui ont débuté le 27 du même mois. Les mêmes données indiquent également que 3 966 officiers et soldats israéliens ont été blessés depuis le début de la guerre, dont 2 008 lors de combats terrestres. 

L’occupant israélien poursuit sa guerre contre la population de Gaza, mais aussi en Cisjordanie, malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU visant à l’arrêter immédiatement et les ordres de la Cour internationale de Justice de mettre fin à l’invasion de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et de prendre des mesures pour prévenir les actes de « génocide » et améliorer la situation humanitaire désastreuse dans l’enclave palestinienne. 

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