A. Baerbock qui a séjourné récemment en Israël a envoyé un « message clair » lors de cette conversation avec Ali Bagheri, a indiqué le ministère allemand sur son compte X : « une nouvelle escalade doit absolument être évitée, l’Iran doit également y contribuer ». Mais Berlin ne considère pas que le conditionnement de l’octroi de la nationalité à la reconnaissance d’Israël relève, lui aussi, d’une escalade contre la Palestine occupée et ses droits historiques…  

La mission iranienne aux Nations unies avait, elle aussi, lancé un message clair. En déclarant vendredi que si Israël lançait « une attaque militaire à grande échelle » au Liban, contre le Hezbollah, « une guerre fulgurante suivra ».  Un avertissement émis après l’attaque, par les forces israéliennes, de plusieurs positions du Hezbollah en réponse aux derniers tirs de barrage lancés contre le nord d’Israël, quelques heures auparavant et dans un contexte de tensions croissantes sur la frontière libanaise. La mission iranienne a ajouté sur X que si Israël devait déclarer la guerre au Hezbollah, « toutes les options, et notamment l’implication de tous les fronts de la résistance, sont sur la table ».  

L’Iran avait déjà procédé, et c’est une première dans la région, à des frappes au missile et au drone sur Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril, deux semaines après une attaque aérienne israélienne qui avait pris pour cible les abords de l’ambassade de Téhéran à Damas, et qui avait entraîné la mort de plusieurs hauts-responsables du Corps des Gardiens de la révolution islamique. La riposte iranienne avait mobilisé contre elle non seulement l’entité sioniste, mais aussi les États-Unis et d’autres pays alliés, dont la Jordanie. 

Lundi, le correspondant d’Al-Manar a rapporté que des bombardements d’artillerie ciblent la périphérie de la localité de Beit Leef, au sud du Liban, à l’heure où Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, assure qu’Israël ne cherche pas la guerre avec le Hezbollah. D’après le Yedioth Aharonot, l’armée israélienne est consciente qu’il n’y aura pas de bataille limitée dans le nord avec le Liban, mais que cette bataille se transformera plutôt en une guerre régionale à un degré élevé. Israel Today écrit, de son côté, que le niveau politique en Israël s’efforce d’éviter une guerre globale avec le Hezbollah, car ses coûts seront très élevés pour le front intérieur israélien et l’armée israélienne.  

La veille, la résistance islamique au Liban avait diffusé une vidéo des tirs ayant visé et détruit, samedi, un char Merkava et un véhicule Namer à l’intérieur du site israélien de Roweisat Al-Alam, dans les collines libanaises occupées de Kfarchouba. Le Hezbollah a également diffusé une vidéo de l’opération visant le QG de la 91e Division dans la caserne israélienne de Branit, à la frontière sud-libanaise.  

Le Hezbollah avait mené  9 opérations militaires contre des sites et des attroupements militaires israéliens à la frontière libano-palestinienne. Parmi elles, et pour la première fois, un essaim de drones a été lancé contre le QG du bataillon blindé de la 188e brigade dans la caserne de Rawiya dans le Golan syrien occupé. La Résistance a confirmé que l’attaque a visé le bâtiment du commandement de la caserne ainsi que les attroupements de ses officiers et soldats, qui ont été directement atteints.  Dix-huit soldats israéliens ont été blessés lors d’une attaque aux drones chargés d’explosifs dans le nord du plateau du Golan, a pour sa part annoncé l’armée d’occupation. Le Hezbollah a revendiqué l’attaque, affirmant avoir visé un site militaire israélien en riposte aux agressions israéliennes contre le sud-Liban. De surcroît, il a déclaré avoir tiré un « missile Falaq » sur la caserne israélienne de Beit Hillel. Ces opérations interviennent quelques heures après la mort de trois de ses combattants lors d’une frappe israélienne sur la localité de Houla, dans le sud du pays. Un communiqué du Hezbollah a en effet annoncé la mort de Nasrat Chkeir, Jalal Daher et Hussein Soueidane. Selon un décompte de L’Orient-Le Jour, 361 membres du parti chiite ont été déclarés martyrs au Liban ou en Syrie depuis le 8 octobre dernier.  

« Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée », avait prévenu Y.Gallant lors de son dernier jour aux États-Unis le 27 juin dernier. « Nous avons la capacité de ramener le Liban à l’âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire […] Nous ne voulons pas d’une guerre », a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement israélien « se préparait à tout scénario ». ce à quoi, Naïm Qassem, numéro deux du parti chiite avait répondu en déclarant que « si Israël étend la guerre, nous l’étendrons, et s’il mène une guerre globale, nous mènerons une guerre globale sans reculer.» Ajoutant que les buts recherchés étaient de « renverser les objectifs agressifs d’Israël et d’assurer la victoire et la protection de Gaza, de la Palestine et de la résistance là-bas ». Il a également rappelé que les affrontements à la frontière libano-israélienne cesseraient uniquement si le conflit à Gaza prenait fin.  

Face à cette situation, l’Iran « serait plus enclin à soutenir le Hezbollah », a déclaré le général Charles Q. Brown, de l’US Air Force, président du Comité des chefs d’état-major interarmées américain, selon des propos rapportés le 24 juin par AP. Il a par ailleurs souligné la difficulté à repousser les roquettes tirées par le Hezbollah, malgré l’aide US. Le militaire a également évoqué les discussions continues avec les responsables israéliens sur l’impact d’opérations « sur nos forces dans les régions ». Toujours en cas de conflit ouvert, les autres groupes de « l’axe de la résistance », piloté par Téhéran, se disent prêts à rejoindre le Liban pour combattre les forces israéliennes, rapporte un autre article de l’agence Associated Press le 23 juin. 

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