Ces nouvelles prises s’ajoutent, sur la même période, à celles de Berezovka, Zelenoïe Polé et Datchnoïé. Dans un compte rendu hebdomadaire de ses opérations militaires, la Défense russe a annoncé ce 21 février la libération de deux localités : Figolevka, à une centaine de kilomètres de Kharkov, et Iampolovka, en République populaire de Donetsk (RPD), à 140 kilomètres de Pokrovsk.

Parmi les pertes que le ministère déclare avoir infligé aux forces ukrainiennes, figurent notamment 16 véhicules blindés de transport de troupes M113 fabriqués par les États-Unis, 19 fabriqués par les pays de l‘OTAN, 19 canons d’artillerie de campagne, dont cinq de fabrication occidentale, 18 chars, dont trois Leopard de facture allemande.

Le ministère a également annoncé la libération des villages de Novosselka, Novootchérévatoïé et Nadejdinka, également en RPD. Nadejdinka est situé au sud-ouest de Pokrovsk, Novosselka à l’ouest d’Ouglédar et de Velikaïa-Novosselka.

Toujours en RPD, le 15 février, le ministère avait rapporté la prise de la localité de Berezovka. La veille, l’armée russe avait libéré les villages de Zelenoïe Polé à l’est de Pokrovsk et de Datchnoïé à l’ouest de Kourakhovo.

V. Zlensky out !

Sur le plan politico-diplomatique, les vents tournent aussi en défaveur de l’Ukraine. Le président américain a déclaré vendredi sur Fox News Radio que des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine pourraient se tenir sans la participation de Volodymyr Zelensky. « Il participe à des réunions depuis trois ans, et rien n’a été fait. Il rend très difficile la conclusion d’accords. Mais regardez ce qui est arrivé à son pays, il a été détruit », a déclaré Donald Trump, qui s’est déclaré « fatigué » de la façon dont V. Zelensky négociait.

« J’ai vu comment il négociait sans avoir de cartes en main. Il n’a pas de cartes, et on commence à en avoir marre. On en a simplement marre. Et moi aussi, j’en ai marre », a lâché le président américain. Il a également pointé du doigt le rôle de son prédécesseur à la Maison Blanche dans l’escalade du conflit, rappelant qu’il aurait pu être évité et que Joe Biden et V. Zelensky ont « dit les mauvaises choses » à l’époque.

« Chaque fois que j’affirme : « Ce n’est pas la faute de la Russie », je me trouve submergé d’infox. Je vais vous le dire alors : Biden a dit ce qu’il ne fallait pas dire, Zelensky a dit ce qu’il ne fallait pas dire et ils ont été attaqués par quelqu’un qui est beaucoup plus grand et plus fort. Pourtant, il aurait été si facile d’en dissuader la Russie », a relevé le locataire de la Maison Blanche.

Des discussions bilatérales entre les délégations russe et américaine ont eu lieu à Riyad, la capitale saoudienne, le 18 février. Les deux parties ont convenu de rétablir les effectifs des ambassades à Moscou et à Washington. D. Trump a qualifié la réunion de « très bonne » et s’est déclaré « beaucoup plus confiant » quant à la conclusion d’un accord entre la Russie et l’Ukraine. « Ils ont été très bons. La Russie veut faire quelque chose, elle veut arrêter la barbarie sauvage », a confié le dirigeant américain.

Le locataire du palais Mariinsky ne jouirait pas d’une grande popularité à la Maison Blanche. La « meilleure option » pour Volodymyr Zelensky est de quitter l’Ukraine et « de partir en France », a rapporté le 20 février le New York Post citant un proche collaborateur de D.Trump. « Ce n’est pas nouveau pour moi. J’ai entendu dire il y a des mois qu’il était temps d’organiser des élections et de mettre en place un nouveau leadership », a déclaré une source au quotidien américain. Selon le journal, les raisons du mécontentement de la nouvelle administration US à l’égard de V. Zelensky incluent le fait que fin août dernier, l’homme politique ukrainien a promulgué une loi interdisant l’Église orthodoxe canonique en Ukraine. « Comme le Pape, je n’aime pas ceux qui interdisent les églises », a déclaré une source proche de la Maison Blanche.

Emmanuel Macron, pour sa part, s’est déclaré le 19 février « garant » de la paix en Ukraine et a affirmé que la position de la France et de ses partenaires était « claire et unie ». « Nous sommes aux côtés de l’Ukraine et prendrons toutes nos responsabilités pour assurer la paix et la sécurité en Europe », a écrit le président français sur X.

Les relations entre l’administration Trump et V. Zelensky sont désormais tendues. Ce dernier a, selon le dirigeant américain, manqué une réunion avec Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, au sujet des métaux de terres rares, car il « dormait » et n’était « pas disponible ». Plus tôt, à Munich, V. Zelensky avait rejeté le projet de l’administration US de fournir une assistance à l’Ukraine en échange de la fourniture par Washington de 50 % des métaux ukrainiens à base de terres rares, en faisant remarquer que l’accord proposé ne comportait pas de garanties de sécurité. De plus, le président américain, lors d’un sommet à Miami le 19 février, a qualifié V. Zelensky de « comédien au succès modeste » qui « a réussi à convaincre les États-Unis de dépenser 350 milliards de dollars, pour entrer dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée ». Il l’a également qualifié, sur Truth Social, de « dictateur sans élections » qui « refuse d’organiser des élections » et « est très bas dans les sondages en Ukraine » et lui a conseillé de « se dépêcher, sinon il ne lui restera plus de pays ». Le mandat de V.  Zelensky a expiré en mai dernier.  L’élection présidentielle ukrainienne de 2024 a été reportée sous prétexte de loi martiale et de mobilisation générale en vigueur dans le pays. Le président russe a souligné à plusieurs reprises que la signature d’un traité de paix avec l’Ukraine n’était possible qu’avec des représentants légitimes des autorités ukrainiennes, en particulier avec le président de la Rada, le Parlement ukrainien.

Aveugler Kiev

L’agence Reuters a rapporté vendredi que les négociateurs US avaient évoqué la possibilité de couper l’accès à Starlink en Ukraine en l’absence d’un accord sur les terres rares. Ce point aurait été soulevé après le rejet par V. Zelensky d’une offre d’accord de S. Bessent, ont confié des sources à l’agence de presse. Une source anonyme a qualifié cette éventuelle restriction de « coup dur pour l’Ukraine », les Ukrainiens considérant ce système « comme leur Étoile polaire ». Le 19 février, Maria Berlinskaïa, fondatrice du Centre de soutien au renseignement aérien des forces armées ukrainiennes, a également déclaré qu’Elon Musk pouvait débrancher Starlink à tout moment. « À leur place, on pourrait faire, tout d’abord, du chantage avec l’élément le plus important sur le front : la communication. Ils peuvent à tout moment couper Starlink [provoquant] « une défaillance technique » pour quelques jours ou semaines. C’est qu’il n’y a pas d’alternative complète à Starlink », a-t-elle écrit sur sa chaîne Telegram, ajoutant que s’il n’y avait pas de plan B, « le chaos » s’ensuivrait. Les terminaux Starlink permettent d’accéder à internet grâce à un réseau de près de 4 000 satellites en orbite terrestre. SpaceX a commencé à fournir cet accès à Kiev après l’éclatement du conflit en Ukraine. Les forces armées ukrainiennes utilisent ainsi les terminaux de la firme d’E. Musk pour leurs communications. Les tensions entre Washington et Kiev se sont aggravées après les discussions entre les États-Unis et la Russie en Arabie saoudite, en début de semaine. Les délégations ont discuté des futurs pourparlers de paix en Ukraine et d’une éventuelle rencontre entre les président américain et russe. Les discussions, qui ont duré quatre heures et demie, n’incluaient pas de représentants de l’Ukraine et d’autres pays du Vieux continent.

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