« Le royaume exhorte tous les donateurs de [l’UNRWA] à assumer leur rôle pour soutenir les missions humanitaires auprès des réfugiés palestiniens à l’intérieur de la bande de Gaza assiégée », a déclaré un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères relayé, lundi, par l’agence de presse officielle SPA. Israël avait accusé le 26 janvier plusieurs employés de l’UNRWA d’avoir participé à l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, poussant une dizaine de pays à suspendre tout financement additionnel à l’agence. Les États-Unis avaient été les premiers le 26 janvier à annoncer l’arrêt temporaire de toute contribution financière future, suivis par le Canada, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche et la Roumanie. L’UNRWA doit « continuer à remplir ses fonctions pour assurer les besoins de base des Palestiniens et atténuer les effets de la crise humanitaire », a estimé Riyad. Dans son communiqué, l’Arabie saoudite souligne « l’importance de renforcer les procédures d’examen et d’enquête sur ces allégations, afin d’établir des faits étayés par des preuves ».
L’Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël, mais avait engagé avant la guerre des pourparlers avec les États-Unis, son principal allié, sur une éventuelle normalisation des relations. Depuis le 7 octobre, elle conditionne la reprise des discussions à un cessez-le-feu à Gaza et un accord sur une voie « irrévocable » vers la création d’un État palestinien.
Selon un communiqué de l’ONU publié en 2022, la monarchie du Golfe est « l’un des plus grands donateurs de l’UNRWA », avec une contribution de près d’un milliard de dollars au cours de la dernière décennie. Elle avait annoncé une aide supplémentaire de deux millions de dollars un peu plus d’une semaine après l’attaque du Hamas.
Au Liban, Oussama Hamdan, chef du mouvement Hamas, a évoqué plusieurs massacres perpétrés par l’occupation israélienne à Gaza, 48 heures après la décision de la Cour internationale de Justice, ce qui « prouve la persistance de l’ennemi à poursuivre ses crimes ».
Il a souligné, lors d’une conférence de presse tenue lundi soir, que « les massacres israéliens sont une honte sur le front de ceux qui soutiennent cette entité et de ceux qui ne parviennent pas à les faire cesser ».
Il a ajouté que « l’escalade continue de l’agression par l’occupation et le blocus contre toute aide humanitaire posent des points d’interrogation majeurs sur l’attitude de la communauté internationale, en plus des bombardements répétés par l’occupation des centres de l’UNRWA, qui sont protégés par le droit international ».
Parlant de la récente crise liée à l’UNRWA, le responsable a estimé que « la mesure prise par l’UNRWA, basée sur le récit de l’occupation, concernant le licenciement d’employés, est une mesure condamnable et détourne la boussole de l’agence ». Et rappelé que « les entrepôts de l’agence ont été exposés aux bombardements israéliens, de manière directe, afin d’imposer la famine au peuple palestinien,et étouffer une dénonciation de la part du directeur de l’UNRWA ».
Quant à la suspension du financement de l’UNRWA par les États-Unis et huit pays, O. Hamdan a déclaré que « cette mesure confirme l’implication de ces pays dans la guerre d’extermination », appelant « l’UNRWA à revenir sur sa décision de licencier les employés palestiniens ».
Le chef du Hamas a souligné en outre que « la communauté internationale doit œuvrer pour contraindre l’ennemi sioniste à appliquer les décisions de la Cour internationale de Justice » et que « le soutien continu des États-Unis, militairement et politiquement, à une entité accusée de génocide est une contestation de l’administration Biden devant le tribunal ».
Après avoir souligné la nécessité de condamner l’occupation par une condamnation claire et sans équivoque, ainsi que la nécessité de « traduire en justice ses dirigeants fascistes », O. Hamdan a salué le jihad des forces armées yéménites et de la résistance au Liban et de l’Irak, en soutien à Gaza, « en ciblant les intérêts sionistes et américains », ajoutant que l’administration américaine « est responsable de l’escalade en cours dans la région ». Il a conclu en soulignant que « l’objectif et la porte d’entrée vers le calme dans la région est de mettre fin à l’agression » et de mettre fin à l’occupation des terres et des lieux saints.