Le ministère jordanien des Affaires étrangères a exprimé son rejet des déclarations de Benyamin Netanyahu sur le corridor de Philadelphie – une zone démilitarisée le long de la frontière de l’Egypte avec Gaza – indiquant qu’il s’agit d’« allégations sans fondement visant à entraver les efforts de médiation entrepris par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis pour parvenir à un accord d’échange menant à un cessez-le-feu permanent à Gaza ».
Le ministère a affirmé la « pleine solidarité de la Jordanie avec l’Egypte pour faire face à toutes les revendications israéliennes », rejetant « toutes les allégations avancées par les responsables israéliens dans des tentatives vaines justifiant l’agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie occupée ». Et de qualifier ces accusations d’« une incitation condamnable et une escalade qui exacerbe la tension dans la région ».
B. Netanyahu a renouvelé lundi son refus de retirer les troupes israéliennes du corridor de Philadelphie, affirmant qu’il était une « bouée de sauvetage » pour le réarmement du Hamas.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a, pour sa part, exprimé sa « pleine solidarité avec la République arabe d’Égypte et son rejet des déclarations du Premier ministre de l’occupation israélienne », qui voulait selon lui, utiliser le nom de l’Égypte pour « distraire l’opinion publique israélienne et entraver les efforts conjoints de médiation visant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à l’échange d’otages et de détenus ».
« L’approche de l’occupation israélienne basée sur une tentative de falsifier les faits et d’induire en erreur l’opinion publique mondiale en propageant des mensonges conduira finalement à la disparition des efforts de paix et à l’expansion de la violence dans la région », a-t-il déclaré.
Il a également souligné la nécessité de « renforcer les efforts régionaux et internationaux pour obliger Israël à mettre immédiatement fin à son agression brutale contre la bande de Gaza, en prévision de la situation humanitaire catastrophique dans l’enclave assiégée ».
Le Caire a accusé B. Netanyahou de « tenter d’impliquer l’Égypte pour détourner l’attention de l’opinion publique israélienne et faire obstacle à un cessez-le-feu et à un échange d’otages, ainsi que d’entraver les efforts de médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis ». Le ministère égyptien des Affaires étrangères a tenu le gouvernement israélien responsable des conséquences de ces déclarations « qui aggravent la situation et visent à justifier des politiques agressives et provocatrices, conduisant à une nouvelle escalade dans la région ».
Le Caire a réitéré son engagement « à poursuivre son rôle historique dans la conduite du processus de paix dans la région pour maintenir la sécurité régionale et parvenir à la stabilité dans la région ». L’Égypte rejette toute présence militaire israélienne le long du corridor de Philadelphie et du passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
A rappeler qu’Ayman Safadi, ministre jordanien des Affaires étrangères, a appelé, mardi, à une action internationale « immédiate » pour faire face aux mesures israéliennes contre l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Alléguant qu’un certain nombre de ses employés avaient participé à l’attaque du mouvement Hamas contre des bases militaires et des colonies proches de la bande de Gaza le 7 octobre, l’UNRWA a été soumise à une distorsion israélienne systématique et a été classée comme une « organisation terroriste ».
A Amman, Al-Safadi a discuté avec Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, du « rôle fondamental de l’agence au service des réfugiés palestiniens », selon la diplomatie jordanienne.
Les deux hommes ont souligné « l’importance pour la communauté internationale de fournir le soutien politique et matériel dont l’agence a besoin pour fournir ses services de base aux réfugiés ».
Al-Safadi a condamné « toutes les mesures israéliennes contre l’UNRWA », les considérant comme une « violation du droit international qui nécessite une action internationale immédiate pour y faire face ».
En juillet dernier, la Knesset a approuvé en première lecture trois projets de loi classant l’UNRWA comme « organisation terroriste », sur la base d’allégations israéliennes qui ont poussé certains pays à geler le financement de l’agence.
Al-Safadi a souligné qu’ « aucun parti ne peut jouer le rôle principal de l’agence, en particulier dans la bande de Gaza, où se poursuit l’agression israélienne contre le peuple palestinien ».