L’agence officielle ANI a rapporté mardi que des véhicules de l’armée s’étaient rassemblés dans la région de Bayada en vue d’entrer dans Naqoura, accompagnés de véhicules des casques bleus de la FINUL dans le secteur ouest, tandis qu’une patrouille de l’armée se dirigerait mardi vers Aïta Chaab pour la première fois afin d’inspecter des postes qui ont été évacués dans le cadre du repositionnement avant l’incursion terrestre israélienne dans le secteur central.

Jusqu’à présent, l’armée libanaise a établi un check-point sur le rond-point al-Oyoun qui sépare les localités Beit Lif, Debel et Rachafe, dans le secteur central, indique le correspondant d’al-Manar, selon lequel les drones israéliens survolent sans arrêt cette région. Il a constaté que l’armée d’occupation a effectué des opérations de ratissage aux mitrailleuses contre la localité de Mays al-Jabal et des explosionsont été entendues dans les terres affiliées à la localité de Aïta al-Chaab.

En vertu de l’accord de cessez-le-feu, l’armée libanaise a annoncé s’être déployée la veille lundi dans la ville frontalière de Naqoura, tandis que Tsahal se retirait de la localité. Les forces israéliennes continuent de mener des opérations au Sud-Liban. Alors que le cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre dernier, l’armée israélienne a commencé son retrait de la ville limitrophe de Naqoura, laissant ainsi son homologue libanais s’y implanter. « Des unités de l’armée étaient stationnées autour de la ville de Naqoura – Tyr et ont commencé à s’y déployer en coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban – FINUL» , a fait savoir l’armée libanaise dans un message publié sur leur compte X le 6 janvier, ajoutant que ce déploiement a eu lieu « parallèlement au retrait de l’ennemi israélien de la ville ». « Le déploiement sera achevé au cours de la prochaine phase et les unités concernées mèneront une étude technique de la ville dans le but de retirer les munitions non explosées », a également précisé la troupe.

Ce déploiement libanais a coïncidé avec la troisième réunion du comité chargé de superviser le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, présidée par l’émissaire américain Amos Hochstein, au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à Naqoura. Pour autant, l’armée israélienne interdit toujours l’accès à toute une bande du territoire libanais dans le sud du pays, le long de la frontière, déclarant continuer à y opérer.

Un avis d’interdiction de nouveau publié sur X, ce 7 janvier, par le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee. L’armée sioniste continue en effet à opérer dans le sud du pays du Cèdres. L’armée israélienne a arrêté plusieurs habitants libanais se rendant dans leurs villages, fait exploser plusieurs maisons et immeubles et a récemment mené «une vaste opération de bombardements» aux abords de la localité de Aïtaroun, a rapporté le quotidien L’Orient-Le Jour. Des drones israéliens auraient également survolé les environs de la ville de Saïda, à plusieurs dizaines de kilomètres de la frontière avec l’État hébreu, d’après la même source. Selon les clauses de l’accord de cessez-le-feu, l’armée israélienne doit se retirer totalement du Sud-Liban après 60 jours. Le Hezbollah doit quant à lui laisser la place à l’armée libanaise dans les zones septentrionales du fleuve Litani.

Najib Mikati, Premier ministre libanais par intérim, a souligné auprès d’A. Hockstein la nécessité de « contraindre Israël à mettre fin aux violations du cessez-le-feu au Liban ». Il a affirmé que « poursuivre les violations et parler de l’intention d’Israël de prolonger le délai de 60 jours est totalement inacceptable ». Et d’ajouter : « nous remettons ce qui se passe entre les mains des pays qui ont parrainé la conclusion de ces arrangements et du comité chargé de superviser leur mise en œuvre ».

Il a renouvelé l’exigence de mettre fin aux violations par Israël de l’accord de cessez-le-feu, aux attaques continues contre les villes du sud, à la destruction systématique des maisons et de l’infrastructure et à la violation de l’espace aérien libanais.

N. Mikati a également appelé, lors de cette rencontre, à établir un calendrier clair pour achever le retrait israélien avant la fin de la période de soixante jours, en remettant ce qui se passera entre les mains des pays qui ont parrainé la conclusion de ces arrangements et du comité chargé de superviser sa mise en œuvre.

L’envoyé américain au Liban a affirmé que le retrait de « l’armée israélienne du sud du Liban se poursuivra jusqu’à sa sortie complète du territoire libanais », décrivant les entretiens qu’il a eus avec le président de la Chambre des représentants, Nabih Berri, et N. Mikati, l’a qualifié de « très bon et positif ».

A relever aussi que les Etats-Unis ont décidé de transférer à l’armée libanaise une aide militaire qui était initialement allouée à l’Egypte.

Selon un document consulté par l’agence Reuters lundi, le montant de cette aide s’élève à 95 millions de dollars. « Les Forces armées libanaises sont un partenaire clé dans le soutien à l’accord du 27 novembre 2024 entre le Liban et Israël visant à cesser les hostilités et à empêcher le Hezbollah de menacer Israël », indique la notification du Département d’État au Congrès concernant le transfert prévu, selon l’agence. Le document précise que « les fonds seront mis à disposition pour renforcer le professionnalisme des forces armées libanaises, renforcer la sécurité des frontières, lutter contre le « terrorisme » et répondre aux besoins de sécurité affectés par le changement de pouvoir en Syrie ».

« Les États-Unis restent le partenaire de sécurité préféré du Liban, et le soutien américain aux forces armées libanaises contribue directement à sécuriser le Liban et la région du Levant dans son ensemble », selon le document.

Comments are closed.

Exit mobile version