La station se veut un véritable pont entre les communautés juives et musulmanes en proposant des récits et des émissions numériques qui mettent notamment en lumière l’héritage des Juifs Mizrahi, historiquement ancrés dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes, la radio ambitionne de dépasser les clivages politiques pour promouvoir des échanges économiques, culturels et technologiques. Accessible en arabe, en hébreu et en anglais, elle entend offrir une plateforme plurilingue et inclusive.

A la manœuvre se trouve Ahmed Charai, patron de plusieurs médias marocains, éditeur du Jerusalem Strategic Tribune et PDG de World Herald Tribune Inc., société d’édition basée à Washington. Connu pour ses liens étroits avec Israël depuis de nombreuses années, A. Charai s’est déjà attiré l’ire d’un large pan de la société marocaine en signant un article sous le titre fort clivant « Nous sommes tous Israéliens », et ce au moment même où l’armée israélienne menait une campagne génocidaire dans la bande de Gaza en réaction à l’opération de résistance menée par le Hamas le 7 octobre 2024 sous le nom « Déluge d’Al-Aqsa ».

L’antenne radiophonique que pilote A. Charai ne saurait être assimilée qu’à un outil de plus mis en place depuis le Maroc, pays dont le chef de l’Etat assume la Présidence du Comité Al-Qods, pour promouvoir le soft power israélien, comme s’échine à le faire la chaine de télé I24 qui diffuse depuis le Royaume.

Pour rappel, le Maroc qui a dénoncé officiellement la guerre israélienne menée contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, a appelé au retour de la paix dans la région, en permettant l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec Al-Qods Est comme capitale. Une solution qui rejoint le consensus arabe sans pour autant la moindre perspective de réalisation au regard de la persistance d’Israël à tourner le dos au processus d’Oslo. L’affaire est devenue même inextricable avec l’ambition israélienne de faire main basse sur la Judée Samarie, de s’établir dans le sud-Liban et d’occuper des pans du territoire syrien, dont la ville de Quneitra. Dans ce schéma-là, il est inconcevable de pouvoir prêcher une quelconque réconciliation avec une entité sioniste qui ne raisonne que par la force pour promouvoir la paix. Une réalité dénoncée y compris par une partie de l’intelligentsia israélienne qui dénonce les errements des dirigeants sionistes en Palestine, comme ailleurs.

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